Ont séjourné à Cluny :
Armes de l'abbaye de Cluny : « de gueules, à deux clefs d'or en sautoir, traversées d'une épée en pal, à lame d'argent, la poignée d'or en pointe. »
La clef et l'épée font référence respectivement à saint Pierre et saint Paul auxquels l'abbaye est consacrée ; les clefs en sautoir seraient une faveur papale.
À la Révolution, en 1798, l'abbaye est vendue pour servir de carrière de pierres, ses archives sont brûlées et la bibliothèque inestimable des moines bénédictins est saccagée. Avec les autres manuscrits, le traité de l'organisation monastique De Institutis coenobiorum, recopié d'après un texte du Ve siècle du moine Jean Cassien, est confié au collège de la ville, puis disparaît. Tout au long du XIXe siècle, la BnF rachète ce qu'elle peut sur le marché. Un maigre extrait de quatre pages se trouve en la possession de la bibliothèque municipale de Mâcon. Mais le texte principal est introuvable.
En avril 2008, dans un catalogue de l'Hôtel Drouot, une pièce présentée comme datant du XIIe siècle et sans origine géographique est mise en vente et repérée par un ancien conservateur général des manuscrits de la BnF. Après une rapide enquête sur les bases de données du ministère de la Culture, notamment la base enluminures et le catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques, notre spécialiste acquiert la conviction qu'il s'agit du fameux manuscrit. Acheté par un acquéreur privé pour 53 000 euros, l'État parvient in-extremis à faire jouer son droit de préemption.
900 ans après avoir été écrit, ce manuscrit disparu depuis plus de deux siècles, produit par un moine copiste de l'abbaye de Cluny entre 1075 et 1100, a rejoint les collections de la BnF.
On peut rejoindre l'abbaye en voiture par la D 980 ou en autocar depuis Mâcon et Châlon-sur-Saône (ligne n°7 du réseau buscéphale).