Abbaye de Cluny - Définition

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Introduction

Abbaye de
Saint-Pierre et Saint-Paul de Cluny
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
46° 26′ 04″ Nord
       4° 39′ 33″ Est
/ 46.4343078, 4.6591473
 
Pays France France
Région Bourgogne
Département Saône-et-Loire
Ville Cluny
Culte Catholique romain
Type Abbatiale
Rattaché à Saint-Siège (dépendait directement du pape)
Début de la construction 909 ou 910
Fin des travaux 1130
Style(s) dominant(s) Roman (Cluny III)
Protection Monument historique
Localisation

 

(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Abbaye de Cluny

 

(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Cluny

L'abbaye de Cluny (en Bourgogne, département actuel de Saône-et-Loire) est une ancienne abbaye, fondée en 909 ou 910 par le duc d'Aquitaine et le comte d'Auvergne Guillaume Ier. Cluny est le symbole du renouveau monastique en Occident ; l'abbaye fut un foyer de réformation de la règle bénédictine et un centre intellectuel de premier plan au Moyen Âge classique. Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une partie des bâtiments.

Fondation

Contexte : la France au début du Xe siècle

Vers 900, la France est dirigée par la dynastie carolingienne ; mais sous la pression des attaques vikings et sarrasines, l'autorité royale s'est fortement affaiblie et les princes territoriaux et les seigneurs ont pris leur indépendance de fait. L'effacement du pouvoir royal est particulièrement prononcé au sud et le Mâconnais, où se trouve le site de Cluny, les seigneurs châtelains et immunistes contestent le pouvoir et choisissent les prélats. L'Église est prise dans le système féodal et dans l'affrontement entre moines et évêques au sujet des dîmes. Le clergé régulier est particulièrement touché par la crise : de nombreux monastères sont victimes des raids scandinaves et de l'accaparement des aristocrates. La crise est aussi morale puisque la règle de Benoît de Nursie n'est plus respectée à la lettre. Écrite au VIe siècle, la règle bénédictine prévoyait que les moines soient dirigés par un abbé et qu'ils partagent leur temps entre la prière et le travail manuel. Au début du IXe siècle, Benoît d'Aniane tente de la diffuser dans tous les monastères de l'empire carolingien. Mais le travail manuel est délaissé au profit de la prière. Les laïcs nomment des abbés qui leur sont fidèles et contrôlent par là même les domaines fonciers des établissements réguliers.

Une abbaye bénédictine indépendante du pouvoir séculier

L'abbaye a été fondée dans ce contexte, et sur le modèle de celle d'Aurillac, par une charte rédigée à Bourges le 11 septembre 909 ou 910, par le comte de Mâcon, Guillaume Ier, duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne, qui la place sous l'autorité immédiate du pape. Le comte octroie une villa située près de Mâcon à Bernon, abbé de Baume-les-Messieurs et de plusieurs monastères dans la région. C'est ce dernier qui choisit le site de Cluny et construit les premiers bâtiments conventuels avec l'aide de douze moines des abbayes de Gigny et de Baume. L'abbaye sera reconnue comme chef d'ordre par le pape Jean XI, sous l'abbatiat d'Odon en 931.

Guillaume renonce à tous ses droits sur Cluny et permet à l’abbé d'être choisi par les moines. Il place la communauté monastique sous le patronage de l'apôtre Pierre et Paul de Tarse ; Cluny passe sous la protection directe du pape (Serge III) à l'époque. C'est une abbaye immunitaire, c'est-à-dire qu'elle est indépendante à la fois de l'évêque et des seigneurs de la région, et elle ne doit obéissance qu'au pape. Cet élément joua un grand rôle dans le développement de l'abbaye. Lors de la fondation, le comte impose enfin le respect de la règle bénédictine et attend que les moines prient pour son Salut :

« Je fais ce don stipulant qu'un monastère régulier devra être construit à Cluny […], dont les moines vivront en communauté selon la règle du bienheureux Benoît.[…] Que soit ainsi établi en cet endroit un asile de prières où s'accompliront fidèlement les vœux et les oraisons. Que soit ainsi recherché et poursuivi, avec une volonté profonde et une ardeur totale, le dialogue avec le ciel. Que des prières, des demandes et des supplications y soient sans cesse adressées au Seigneur tant pour moi que pour tous ceux dont j'ai précédemment évoqué la mémoire. »
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