Café Procope | |||
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Présentation | |||
Type | Café-restaurant | ||
Date de construction | 1684 | ||
Protection | Monument historique | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Localité | Paris | ||
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Le café Procope est un célèbre, et l'un des plus anciens, cafés-restaurants de Paris. Il se situe au 13, rue de l'Ancienne-Comédie, dans le 6e arrondissement. Il est également accessible par le passage de la Cour du Commerce-Saint-André.
Café d’artistes et d’intellectuels, il était fréquenté au XVIIIe siècle par Voltaire, Diderot et d’Alembert. Centre actif durant la Révolution française, il reste longtemps un lieu de rencontre d’écrivains et d’intellectuels (Musset, Verlaine, Anatole France), d’hommes politiques (Gambetta) et le Tout-Paris.
Vingt ans après l’introduction d’une boisson tonique du nom de « café » à la cour de France, un Arménien du nom de Grégoire, originaire d’Ispahan, ouvre un café rue Mazarine (près la rue Guénégaud et à côté du théâtre de la Comédie-Française). Lorsque le théâtre quitte cet emplacement pour aller rue des Fossés Saint-Germain (qui devient par la suite rue de la Comédie, puis de l’Ancienne-Comédie), en 1680, Grégoire déménage son café. Il vient alors s’installer en face et fait prospérer ses affaires en attirant la nombreuse clientèle du monde du spectacle.
En 1670, arrive en France un Sicilien de Palerme, Francesco Procopio dei Coltelli (qui francisera son nom en François Procope-Couteaux). Il travaille comme garçon chez un cafetier arménien du nom de Pascal qui possédait un café rue de Tournon, à la foire Saint-Germain, Il se met à son compte deux ans plus tard et, en 1686, il rachète à Grégoire son établissement, qu’il fait luxueusement décorer.
L’établissement, qui porte désormais le nom de « Le Procope », devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus courus. Il concurrence même le café de la Place du Palais-Royal, fondé cinq ans plus tôt (et qui deviendra le café de la Régence). Après la mort de François Procope en 1716, son fils lui succède.
Le café attire des auteurs comme Voltaire ou Rousseau, qui y ont leurs habitudes.. La « légende » du café dit que Diderot y écrivit des articles de l’Encyclopédie, que Benjamin Franklin y « prépara le projet d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République » et qu’il y aurait conçu des éléments de la future Constitution des États-Unis.
Montesquieu fait allusion au café Procope dans la 36e des Lettres persanes :
« Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons on dit des nouvelles, dans d’autres on joue aux échecs. Il y en a une où l’on apprête le café de telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n’y a personne qui ne croie qu’il en a quatre fois plus que lorsqu’il y est entré. »
Le club des Cordeliers se réunit au café Procope, avec Danton et Marat comme figures principales. Il en fait alors rapidement un foyer révolutionnaire. Robespierre, dont un portrait figure en vitrine, et les Jacobins y ont également leurs habitudes. Sur un des murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins :
« Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes, mais il est paré du souvenir de Grands Hommes qui l’ont fréquenté et dont les ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés. »
Le bonnet phrygien (coiffure des affranchis durant l’Antiquité) y est exhibé pour la première fois, et le mot d’ordre pour l’attaque du palais des Tuileries, le 10 août 1792, en partit. La table que Voltaire utilisait sert d’autel votif lors du passage de ses cendres, en 1794, puis pour les cercueils de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau et de Jean-Paul Marat, en route pour le Panthéon.