Bien que probablement chassée depuis la préhistoire, cette espèce est restée abondante dans toute l'Europe jusqu'au début du Moyen Âge.
Les moines et les seigneurs ont déforesté les zones les plus riches par l'essartage). Ils ont aussi canalisé, rectifié, détourné et urbanisé de nombreux cours d'eau. Ils ont construit des milliers de moulins à eau, et drainé pour les mettre en culture d'immenses zones humides. À cette époque, les castors eurasiatiques ont été intensivement chassés pour leur viande, pour le castoréum, et surtout pour leur fourrure qui servait notamment à confectionner des gilets ou chapeaux pour l'hiver ; ceci jusqu'au XVIIIe siècle et jusqu'à une quasi-extinction de l'espèce en Europe de l'Ouest. Quelques petits groupes ont survécu grâce à une pression de chasse et piégeage (« trappe ») reportée vers l'Amérique du Nord, notamment à l'initiative du Cardinal Richelieu qui, inquiet du déclin de l'industrie de la fourrure en Europe, accélère la conquête du Canada et crée en 1620 la compagnie des cent associés ayant le monopole de la traite des fourrures et la responsabilité de faire établir des colons (catholiques autant que possible). La France déclenchera la « guerre de Sept Ans » contre les Anglais de 1756 à 1763 notamment pour s'assurer la possession et le contrôle des principales zones de piégeage des castors (le Castor canadien, l'espèce nord-américaine). Les Anglais gagneront cette guerre et le castor deviendra le symbole du Canada naissant.
Le castor n'est aujourd'hui plus consommé, mais au Moyen Âge, il l'était, et les chrétiens étaient même autorisés à en manger le vendredi (jour où l'on ne mangeait pas de viande), car sa chair était assimilée à celle du poisson en raison de la vie aquatique de l'animal (Voir aussi carême).
Au début du XXe siècle, il n'en restait plus en Europe qu'environ 1 200 individus, mais grâce à des programmes de protection et de réintroduction, de petits noyaux de population ont pu se reconstituer sur certains cours d'eau, et on estime leur nombre à environ 430 000.
L'espèce reste néanmoins selon l'UICN vulnérable : sur un territoire de plus en plus écologiquement fragmenté par les routes et les barrages, la colonisation d'une section de cours d'eau (naturelle ou à partir d'individu relâchés) ou du réseau de cours d'eau d'un sous-bassin versant reste difficile et se fait souvent à partir d'un seul couple fondateur d'une famille pionnière, ce qui peut poser des problèmes de consanguinité et de dérive génétique au sein de population dont le bassin génétique est encore très étroit.
C'est pourquoi le statut de conservation du Castor fiber reste fragile, surtout en Asie alerte l'UICN.
C'est une espèce inféodées aux zones humides et à l'eau où il passe les 2/3 de son temps dans l'eau. Il construit des huttes ou un terrier ou des huttes-terrier pour s'abriter le jour et mettre bas. L'entrée du gîte est toujours située sous l'eau. Parfois le gîte est remplacé par une cavité naturelle (dans les régions karstiques comme dans les gorges du Gardon) voire artificielle (ruine de moulin).
Comme de nombreux animaux nocturne, il est surtout actif en début et fin de nuit. Il est grégaire et sociable, mais territorial (Il marque son territoire au moyen de castoréum (sécrétion placée généralement sur des monticules de terre situés à moins de 50 cm de l’eau). Une communauté familiale nécessite 1 à 3 kilomètres de cours d'eau).
75 % des castors vivent en groupes familiaux composés de 2 adultes, des jeunes de plus d’un an et des jeunes de l’année. Chaque famille rassemble de 2 à 6 castors (3,8 en Europe). 25 à 30 % environ des castors vivent de manière isolées, avec des comportements plus explorateurs. Son comportement le plus connu et spectaculaire est la construction de barrages et sa capacité à ronger des branches et des troncs d'arbres, grâce à des dents très aiguisées.