Castor fiber - Définition

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Prédateurs

Le castor européen avait de nombreux prédateurs potentiels. Outre l'Homme qui l'a beaucoup chassé depuis la préhistoire, et jusqu'aux XIXe et XXe siècles, où les trappeurs en ont fait un piégeage intense en Russie et Sibérie comme au Canada, pour sa fourrure, le castor pouvait être chassé par le loup, le puma, le coyote, l'ours brun et le lynx, le glouton ; mais par son mode de vie (hutte à entrée immergée en particulier), il a su s'en protéger et a survécu à trois glaciations et à tous ses prédateurs naturels.
En Europe, la plupart de ces prédateurs naturels ont disparu ou sont devenus très rares (souvent au bord de l'extinction dans l'essentiel de leur aire naturelle de répartition, tel l'ours brun en Europe de l'Ouest).

Habitat

Animal semi-aquatique, il a besoin d'eau et d'arbres. Il est donc rencontré dans les cours d'eau et les grands lacs, bordés par des forêts, dans les régions tempérées.

Habitat et répartition

Barrage de castors sur la rivière Smilga (Lituanie) qui draine et irrigue sur 32 km un bassin de 208,8 km² avec un débit moyen de 1,08 m³/s. Le Castor y aide à la conservation estivale de l'eau, à la recharge des nappes phréatiques et à l'entretien de petites zones humides ensoleillées

Le castor vit dans les cours d'eau et certains étangs, des pieds des basses montagnes aux approches des zones saumâtres près des littoraux ; partout où il peut construire une hutte et un barrage (dans les zones non rocheuses) ou - là où il peut creuser un terrier, tout en disposant d'assez de bois sur les berges et à leurs abords (de 2 à 15 environ). S'il trouve assez de bois sur les berges, il peut coloniser de petits cours d'eau voir des fossés de drainage où il peut éventuellement faire monter le niveau de l'eau grâce à un barrage. On le trouve aujourd'hui en Europe, au Nord d'un axe incluant la France et la Russie, particulièrement sur les rives du Rhône, de l'Elbe et du Danube, ainsi qu'en Scandinavie.

Victime de la chasse, il avait au milieu du XXe siècle presque disparu de toute l'Europe, mais des mesures de protection de l'espèce et théoriquement de son habitat furent prises en France dès 1909, et dans divers pays, avec des réintroductions, comme en Scandinavie dès les années 1925-1935), suivies d'autres séries de réintroductions ou recolonisations naturelles sur certains cours d'eau dans de nombreuses régions d'Europe. Ces réintroductions lui ont permis de recoloniser certains de ses habitats.

Menaces

De nombreuses menaces pèsent encore sur l'espèce, qui combinent ou additionnent leurs effets :

  • La chasse et le piégeage ont – historiquement – été les premières menaces pour l'espèce. Cette chasse l'a décimée dès le Moyen Âge et l'a conduite à l'extinction sur une grande partie de son aire naturelle de répartition avant même le XIXe siècle, surtout en Europe de l'Ouest. Chasse et piégeage restent une menace car l'animal est facilement tiré ou piégé par erreur, après avoir été confondu avec un rat musqué ou un ragondin ou tombé dans les pièges qui leur étaient destinés. Le castor était recherché pour son castoréum et pour sa chair, mais surtout pour sa fourrure à propos de laquelle en 1845, l'encyclopédiste Ph. Le Bas a ainsi résumé la situation :
La généralisation du chapeau « nécessita l'établissement de grandes fabriques, notamment à Lyon et à Paris , et l'on fit bientôt une telle consommation de castors, que ceux que l'on trouvait en France, et spécialement dans les îles du Rhône, étant détruits, il fallut poursuivre ces animaux industrieux et inoffensifs jusque dans les lacs glacés du Canada ».
  • Dans le même temps, la rectification et l'aménagement des cours d'eau, leur canalisation de même que l'établissement de chemins de halage (nécessitant de détruire la ripisylve) a été cause de la destruction de l'habitat des castors.
  • Plus tard, la construction de grands barrages hydroélectriques a été source de nouveaux obstacles aux déplacements des castors (nécessaire pour l'entretien d'une diversité génétique au sein de l'espèce et pour la colonisation de zones disponibles suite à la disparition locale (naturelle ou non) de familles de castors. (Ces animaux sont sensibles à des maladies qui peuvent décimer des familles entières lors d'hivers froids ou quand leur nourriture vient à manquer ; c'est un des processus naturels de contrôle des populations)
  • À cette dégradation physique des habitats, il faut ajouter une dégradation chimique liée aux nombreux eutrophisants et polluants introduits dans le milieu aquatique ou contaminant les arbres et écorces à partir de l'air. Au XXe siècle, le castor subit aussi les dangers liés aux poisons largement diffusés dans la nature (notamment ceux utilisés contre les rats et rats musqués).
  • Le castor pâtit en Europe de sa ressemblance avec le ragondin (d'autant que ce dernier est parfois appelé myocastor en référence à son nom latin) et avec le rat musqué. Ces deux espèces, introduites en Europe pour leur fourrure qui devait notamment remplacer celle du castor, par exemple pour la production de chapkas, sont invasives et considérées comme nuisibles. Leur destruction est autorisée et encouragée par diverses autorités car ces animaux dégradent fortement les berges et font localement de coûteux dégâts aux cultures. Le rat musqué est volontiers et légalement chassé, piégé, et empoisonné.
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