Il s’associe avec le Saïmiri commun (Saimiri sciureus). En revanche, il entretient des relations conflictuelles avec le Hurleur roux (Alouatta seniculus) lorsque les deux espèces se rencontrent sur un même arbre fruitier, notamment les figuiers.
Dans les llanos vénézuéliens (études menées à Hato Masaguaral et Hato Piñero), le territoire mesure 2 à 3 km² et chevauche extensivement celui des groupes voisins.
Mâle : Corps de 38 à 46 cm. Queue de 44 à 49 cm. Poids 2,9 kg. Femelle : Corps 39 cm. Queue 45 cm. Poids de 2,1 à 2,4 kg. Cerveau : 80,8 g.
Quadrupède. Sauteur. Suspension. Queue préhensile.
Commun dans les régions du Venezuela que n’ont colonisées ni le Capucin à front blanc ni le Capucin brun. Sur le reste de sa zone de distribution, sa densité chute sensiblement. Seulement 1,4 à 1,9/km² dans les forêts de la Counami (Guyane française), où il doit cohabiter avec le Sapajou des Guyanes (C. (S.) apella).
Parcourt chaque jour 2,3km. Recherche alimentaire dans la canopée et au sol (14% du temps). A midi, pause pour la digestion et le toilettage mutuel.
Diurne. Arboricole.
Des cas d’infanticide ont été observés chez cette espèce, un comportement que l’on ne retrouve, parmi les singes néotropicaux, que chez les hurleurs. En outre, les femelles dominantes tètent parfois les femelles de rang inférieur, mais celles-ci ne sont pas toujours lactantes. Ce comportement étrange ressortit à une forme de parasitisme. L’allomaternage a été observé chez cette espèce.
À Hato Masaguaral, les capucins frottent contre tout leur pelage un millepattes (Orthoporus dorsovittatus) dont les sécrétions défensives à base de benzoquinones éloignent les moustiques.
Généraliste opportuniste. Quasi-omnivore à tendance frugivore. Au Venezuela (Río Guarico), pendant la saison des pluies, les fruits sont si nombreux que les capucins peuvent se permettre de ne les consommer qu’à moitié, abandonnant les restes en contrebas aux pécaris ou aux tortues charbonnières. Plus de 50 espèces figurent à son menu. Décortiquer les gousses et les cosses est un art dans lequel ce manipulateur excelle. Sous chaque feuille ou presque se cache une chenille qui fera un apéritif protéiné. Les escargots seront servis en guise de digestif : ils représentent 32% des proies capturées soit une part supérieure aux insectes sociaux (22%). Agile, il parvient jusqu’à l’extrémité des branches et pille les œufs de l’Hoazin : l’œuf est emporté puis cassé délicatement sur une grosse branche et gobé sans perdre de liquide : il faut des années d’entraînement pour une telle performance. Les œufs du Cassique à queue jaune, pondus dans un nid suspendu, sont, eux, inattrapables. Les grands mâles n’hésitent pas à s’attaquer aux grenouilles, aux lézards et aux iguanes verts. Les écureuils sont traqués impitoyablement et décapités avant consommation. En décembre et janvier, la survie devient plus problématique. L’eau s’est évaporée au soleil. Quelques millilitres de liquide enfermés dans une coquille d’escargot mort sont les bienvenus. Les assoiffés lèchent la rosée sur les feuilles et arrachent l’écorce pour y trouver de l’humidité. À un moment ou un autre de la journée, ils sont obligés d’aller boire à l’un des rares marigots restants. Au point d’eau, les capucins passent après les pécaris qui s’y vautrent copieusement. Le butor (sorte de héron trapu) éloigne les singes en courant ailes déployées et reçoit des bouts de branche sur la tête : ils devront attendre une bonne partie de la journée que l’oiseau ait terminé sa pêche. Pendant la saison sèche, les capucins en sont réduits à manger des insectes, notamment des sauterelles en abondance (mais aussi fourmis, guêpes, mille-pattes), les racines des jeunes arbres, les noix tombées au sol. Ils lèchent le nectar des fleurs : leurs voisins, les hurleurs roux, sont moins délicats, qui avalent les fleurs en entier. Sur une année entière, la part de fruits s’élève à 55% du régime alimentaire et celle des proies à 33%, des pourcentages équilibrés en relation avec un habitat à saisons marquées.