Le genre Cebus comprend les espèces de singes du Nouveau Monde appelées capucins ou sajous ou sapajous. Ils méritent bien leur nom latin de Cebus, le « singe », en effet ils représentent l’archétype du singe vif (terrestre et arboricole), adaptable (omnivore) et intelligent (opportunisme, grandes capacités cognitives). Phylogénétiquement, ils seraient proches des saïmiris.
Sapajous et capucins sont omniprésents en Amérique centrale et du Sud sur environ 12 millions de km², depuis le Belize jusqu’au nord de l’Argentine et de la Bolivie, occupant l’ensemble des régions tropicales et subtropicales à leur disposition, du niveau de la mer à plus de 2 500 mètres d’altitude, aussi bien dans les forêts pluvieuses ou sèches, dans les marécages ou les mangroves. Seuls l’Uruguay et le Chili ont résisté aux envahisseurs. Avec les hurleurs, ils ont la distribution la plus étendue sur ce continent. Mais si les hurleurs se sont largement répandus grâce à un régime plus ou moins folivore, la réussite des sapajous et capucins tient à leur éclectisme alimentaire. Toutefois, grâce à sa mâchoire plus grande et plus épaisse et ses canines plus larges, seul le sapajou a accès aux fruits à péricarpe coriace, comme ceux de certains palmiers, que sont incapables d’éclater les capucins. Ce « plus » morphologique confère au sapajou la capacité d’explorer des régions inhospitalières et constitue l’un des points clés de son succès radiatif. Alors que les capucins sont restreints à la forêt amazonienne (et à une petite partie de l’Amérique centrale), les sapajous ont conquis tout le continent sud-américain jusqu’à 30°S.
Sapajous et capucins pèsent environ 3kg pour 40 à 50cm de long. Les mâles légèrement plus lourds (30 %) que les femelles sont peu ou pas plus grands et portent aussi des canines plus développées (16 à 22 %). En cas d’énervement, les sapajous et capucins peuvent ériger leur pénis ou leur clitoris, à l’instar des saïmiris, et ces organes sont extérieurement ressemblants (os génital). Ils possèdent une queue préhensile comme les atélidés, avec cette différence que son extrémité ne présente pas une face intérieure nue. Cet appendice faisant office de cinquième membre a évolué parallèlement chez les Cebus et les atèles (phénomène de convergence).
La taxonomie de ces primates, surtout celle des sapajous, est restée longtemps confuse, notamment en raison de la grande variabilité individuelle du pelage, qui présente une « infinité » de nuances de marrons. Une classification très avancée a été proposée en 2001 par le primatologue brésilien José de Sousa e Silva Jr. à partir de l’étude de plus de trois mille spécimens morts ou vivants.
Il distingue d’une part les capucins à touffes Cebus (Sapajus) ou sapajous, avec 8 espèces : le sapajou des Guyanes (C. (S.) apella), le sapajou d’Amazonie occidentale (C. (S.) macrocephalus), le sapajou du Paraguay (C. (S.) cay), le sapajou à barbe (C. (S.) libidinosus), le sapajou blond (C. (S.) flavius), le sapajou à poitrine jaune (C. (S.) xanthosternos), le sapajou à crête (C. (S.) robustus) et le sapajou noir (C. (S.) nigritus).
Et d’autre part, les capucins sans touffe Cebus (Cebus) ou capucins, avec 4 espèces : le capucin à face blanche (C. (C.) capucinus), le capucin à front blanc (C. (C.) albifrons), le capucin olive (C. (C.) olivaceus) et le capucin des Ka’apor (C. (C.) kaapori).
Les sapajous, ou apelles, se différencient des capucins, entre autres, par la présence d’une crête sommitale chez les mâles et de deux touffes latérales sur le haut de la tête, plus ou moins imposantes et qui prennent parfois l’apparence d’une houppe centrale. Ils auraient commencé à diverger il y a environ 7,7 Ma.
Selon ITIS: