Château de Hauteville - Définition

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La splendeur

Le château à l'époque de sa splendeur employait une cinquantaine de domestiques. Il comprenait 99 chambres. L'entretien de l'aile principale occupait une personne l'année durant. Il permettait à plusieurs familles de vivre sur les terres. Les fermiers étaient en métayage. Ils n'étaient pas riches, mais ne manquaient cependant pas du nécessaire. Tout devait être partagé de moitié avec le château. Des règles étaient à respecter de façon draconienne : les fermiers n'étaient pas assurés de rester d'une année sur l'autre sur la même exploitation. L'intendant règnait en maître. Un certain Galereau, un novateur dans l'agriculture, qui introduisit le chou fourrager dans la région, et fit le premier coucher les vaches dehors, était particulièrement craint.

Le XIXe siècle

En 1847, Hauteville reçut une visite policière à l'occasion des prétendus complots légitimistes.

L'agonie

Mathilde commença à le délaisser plus que de coutume. Elle ne fit jamais reconstruire la partie endommagée alors que ses moyens financiers le lui permettaient. En plus des terres d'Hauteville, elle possédait immeubles et hôtels à Paris. Elle laissa Hauteville en piteux état, sans doute parce qu'elle ne s'y plaisait pas et qu'elle n'avait que très peu de lien avec la souche de la famille D'Hauteville, qui de tout temps ce réfugia en terre de Cornouaille, dont les descendants au trône de Jérusalem menacés de mort restèrent en Asturies. La guerre d'Espagne les chassa et ils revinrent en France dans les années soixante. Le Comte d'Hauteville Emilio, étant encore enfant, ne put faire valoir ses droits et l'héritage spirituel étant plus important. Les fermes du château furent vendues une par une, en l'espace de très peu d'années. Suivant le souhait de Mathilde Widor, les fermiers qui les exploitaient eurent en général la possibilité de les acheter. La magnifique haie de hêtres fut malheureusement abattue en 1961, et une carrière de sable, ouverte à proximité, finit par défigurer le site. Le château, en ruines, est devenu dans les années 1960 la propriété de M. et Mme Roger Bordelet.

L'incendie

Le 13 novembre 1922, vers 3h du matin, on s'aperçut que le feu avait pris ; on sonna le tocsin pour alerter la population, à tour de bras. L'incendie s'était allumé dans les combles par une poutre près de laquelle se trouvait un tuyau de chauffage central qu'alimentait un immense calorifère, qui pouvait contenir un stère de bois. La veille, un maçon, M.Auffray, avait été mis en alerte, après vêpres, par le personnel qu'intriguait une forte odeur de brûlé. Il constata que le feu commençait à "couver" et qu'il prendrait vite de l'ampleur. "Si vous ne faites rien, dans quelques heures, le château sera en feu", dit-il avant de prendre congé de ses hôtes. Ses paroles ne furent pas entendues, et, par négligence, l'incendie se déclara. Les secours ne tardèrent pas trop, cependant le sinistre se propagea à une très grande vitesse, dévorant en premier les boiseries. Rien n'était ignifugé. L'aile droite seule put en partie être préservée. Le feu s'arrêta à la chapelle de l'aile gauche. Plusieurs compagnies de pompiers vinrent avec des pompes à bras. Une partie des meubles, plus ou moins endommagés, fut sorti par les pompiers et les personnes du village. Des fauteuils, une bibliothèque, des tableaux, des horloges, de la vaisselle, des tables furent ainsi mis à l'abri. D'autres quittèrent vraisemblablement les lieux sous le manteau. Le château se consuma ainsi pendant près de 3 semaines. Des objets mobiliers, des objets d'art d'une richesse inestimable ne purent être sauvés. 5 personnes furent blessées en combattant le feu : 3 pompiers, le gardien du château, et un habitant de Charchigné que l'on a dit "trop zélé" à sa tâche. Le tocsin se fit entendre pendant plus de 36 heures. Le château appartenait alors à Mathilde Widor, née Mathilde de Montesquiou-Fézenzac, fille de l'amiral Bertrand de Montesquiou-Fézenzac, épouse du célèbre compositeur Charles-Marie Widor.

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