Château de Kériolet - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Remous et espoir à Kériolet

Le comte de Chauveau, âgé de 60 ans, décède en octobre 1889 à Kériolet. Son caveau se trouve dans le cimetière tout proche de Beuzec-Conq. Charles de Chauveau avait légué le domaine à sa soeur, Madame Prieur. Sa veuve rachèta Kériolet et décida alors d'en faire don, avec ses terres et ses collections, au Département du Finistère, à condition de tout laisser en l'état. Elle passa encore quelques étés dans sa résidence concarnoise, avant de s'éteindre à son tour, le 26 février 1893, dans son hôtel particulier du Parc des Princes, à l'âge de 90 ans. Sa dépouille est rapatriée en Russie. Peu après, Kériolet est ouvert au public. Les collections du comte et de la comtesse de Chauveau sont complétées par un ensemble d'oeuvres du peintre Camille Bernier (1823-1902), qui vécut au manoir de Kerlagadic à Bannalec, et par de nombreux costumes bretons. Le peintre concarnois Théophile Deyrolle (1844-1923) participera à la mise en valeur du nouveau musée, en tant que premier conservateur nommé. C'est ainsi que Kériolet deviendra un lieu de promenade et de visite très prisé.

Cave Canem : ce chien pompéien monte la garde.

Dans la deuxième moitié des années 1910, en Russie, le tsar Nicolas II est confronté à une grave crise politique. Le prince Félix et son épouse, la princesse Irina Alexandrovna de Russie (fille du grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch et de la grande-duchesse Xénia ; cette dernière, soeur du tsar Nicolas II) quittent définitivement la Russie en avril 1919. Ils s'installent en France, achètent une maison à Boulogne-Billancourt, une dépendance de l'ancien hôtel particulier de la comtesse de Chauveau. Le prince a réussi à sauver d'importants bijoux, dont la célèbre perle, la Pélégrina (perle de 58,50 carats, trouvée au XVe siècle dans le golfe Persique, figurant à partir de 1826 dans la légendaire collection de la princesse Tatiana Youssoupoff, et finalement vendue en 1953, à Genève), des dagues orientales couvertes de pierreries, des miniatures dans des cadres de diamants, des créations de Fabergé, deux portraits par Rembrandt. Il vend progressivement la plupart des vestiges de son ancienne fortune. Avec son épouse, il crée la maison de couture Irfé (Ir pour Irina, pour Félix). Le couple aide de nombreux réfugiés russes et ses moyens financiers déclinent rapidement. Le prince visite Kériolet une première fois, dans les années vingt, alors que sa mère a déjà tenté en vain de récupérer le domaine (les clauses du legs n'auraient pas été respectées par le département du Finistère, des objets et une parcelle de terre ayant été vendus).

Bien plus tard, dans les années cinquante, il essaiera à son tour d'obtenir la restitution du château à sa famille. Après des années de procédure, il gagne son procès, en 1956. La préfecture de Quimper récupère alors un portail du parc, aujourd'hui ornement du jardin du préfet, le département retire ses rajouts aux collections primitives. Le prince entre en possession de Kériolet, mais la demeure ne lui plaît pas, et très vite les collections sont dispersées, le domaine morcelé. Félix Youssoupoff propose à la ville de Concarneau d'acquérir son château, les pourparlers s'éternisent. Il offre le puits des cuisines de Kériolet, puits aujourd'hui remonté dans la Ville-Close de Concarneau. Le domaine se réduit en peau de chagrin, il est finalement vendu, revendu. En 1971, la chapelle est détruite, ses pierres sont récupérées pour la construction d'une maison. Le château se dégrade inexorablement, certains éléments de décoration intérieure et du parc disparaissent lors de vols. La tempête de 1987 emporte la toiture. Christophe Lévèque, rachète alors le château le restaure (la restauration du chateau est toujours en cours) et l'ouvre à nouveau au public.

Page générée en 0.140 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise