La pièce la plus emblématique, pure création à quatre mains de Bigot et du comte, est le grand hall ou "salle des gardes", véritable sanctuaire de la chevalerie et de la royauté. Dans cette vaste salle sont exposées différentes tapisseries, notamment "le mariage d'Anne de Bretagne et de Louis XII (Flandres, 1er quart du XVIe siècle), des scènes de chasse (série de 6 tapisseries des Flandres), mais également crédence et stalles gothiques, du mobilier d'époque Louis XIV, et toute une collection d'objets, parmi lesquels : 504 pièces manuscrites anciennes rangées dans un chartrier ; une statue équestre de Gaston de Foix par Frémiet ; un coffre contenant 110 médailles ou monnaies en argent, en or ; un olifant en ivoire. Le comte est bien présent dans cette salle. Il pose, assis, en chevalier en armure, sur une imposante cheminée en granit de Kersanton, heaume sur la tête et lance en main, avec son (pseudo) arbre généalogique, et sa devise "Tout est honneur et loyauté. Tout est lumière et vérité". Quatre vitraux, au Nord, représentent quatre de ses "ancêtres". Leur faisant pendant, quatre vitraux, au Sud, représentent des rois de France. Dans un angle, une loggia permettait à la princesse d'assister aux bals et autres réceptions donnés dans la salle sans se méler aux invités. Son boudoir se situait à côté ainsi que sa chambre de style Louis XV.
Le salon comprend, notamment, une chaise longue et une grande console Louis XIV, du mobilier Louis XV (table-bureau, très grande table, canapé, fauteuils et chaises), un guéridon Empire, un portrait de Louis XIV, et deux tapisseries des Flandres.
La salle-à-manger, où sont accrochées quatre tapisseries des Flandres, contient deux grandes vitrines remplies de merveilleuses céramiques. Les Rouen sont très bien représentés ; on découvre des objets en faïence de Quimper, de Nevers, de Moustiers, de Sèvres, de Chine. Un ensemble d'une grande valeur artistique et témoignage de l'intérêt du couple pour cet art. Le comte de Chauveau a d'ailleurs fait partie de la commission de l'Exposition de céramiques , évènement qui eut lieu à Quimper en 1876 et patronné par la Société Archéologique du Finistère. De nos jours, le Musée Départemental Breton expose un beau plat à décor rouennais, aux armoiries des Moëllien et Caroff, attribué à la manufacture quimpéroise de Pierre Bousquet, au XVIII siècle, plat de l'ancienne collection de Kériolet.
Le salon et la salle-à-manger sont deux belles pièces du rez-de-chaussée, orientées au Sud, qui s'ouvrent sur les jardins. La salle des gardes donne sur la même terrasse ornée de deux lions en pierre.
Dans la sacristie, on peut voir le superbe retable ayant appartenu à Anne de Bretagne au château de Blois, retable aux quatre panneaux ornés de peintures sur bois et enrichi d'un Christ janséniste, le tout agrémenté de décorations en émail de Limoges. Une pièce majeure des collections.
La cuisine est l'une des pièces les mieux conservées du château. Dotée d'un confort très moderne pour l'époque, ses murs sont couverts de cinq mille précieux carreaux en faïence de Desvres, décorés de fleurs de lys et d'hermines, en bleu et blanc. Une collection unique de vingt-trois bassinoires y est présentée. A côté de la cuisine, une souillarde permet les travaux nécessitant de l'eau.
A l'étage, on découvre la chambre du Roy, celle de la princesse et celle du comte.
Le château n'a jamais accueilli de roi. La Troisième République a balayé la monarchie et l'Empire. Pourtant, la chambre du Roy attend somptueusement son illustre occupant, tendue de cuir gaufré, décorée d'un grand lit en bois sculpté, à colonnes et balustres, avec tenture et dessus de lit en soie jaune agrémentée de broderies.Dans le mobilier, on compte également un secrétaire hollandais marqueté, cinq fauteuils Louis XIII, un tableau représentant le roi Philippe II d'Espagne, une grande tapisserie des Flandres à scène champètre.
La chambre de la princesse, au plafond au décor en trompe-l'oeil de fleurs et de ciel, contient, notamment, le bureau à cylindre Louis XVI du comte de Mirabeau, deux commodes Régence, le lit en bois sculpté et doré Louis XV de la tragédienne Rachel Félix, dite Rachel. Cette chambre a un double accès à la salle des gardes et aux jardins (terrasse). La princesse bénéficie d'une salle de bains et d'un cabinet de toilette alimentés en eau chaude courante.
La chambre du comte est ornée de son portrait par Fouques, et de celui de son épouse par Dubufe père.
Exceptionnel confort pour l'époque, trois calorifères assurent le chauffage du château, même pour les parties réservés aux domestiques.