Château de Kériolet | ||
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Période ou style | Néo-gothique | |
Type | Manoir | |
Architecte | Joseph Bigot | |
Début construction | 1863 | |
Fin construction | 1883 | |
Propriétaire initial | Charles Chauveau | |
Propriétaire actuel | Christophe Lévèque | |
Protection | Inscrit MH (1984) | |
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région historique | Bretagne | |
Région | Bretagne | |
Département | Finistère | |
Commune française | Concarneau | |
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Le Château de Kériolet est un château néo-gothique situé sur la commune de Concarneau, dans le Finistère en France.
Cette demeure privée a été inscrite aux Monuments Historiques par arrêté du 21 décembre 1984 pour ses façades et toitures, sa salle des gardes avec sa cheminée et ses vitraux.
A la fin des années 1850, sous le Second Empire, Charles Chauveau rencontre la princesse russe Zénaïde Youssoupoff, née Narischkine, à Paris. Zénaïde est devenue princesse Youssoupoff en épousant feu le prince Boris (1794-1849).
La princesse Zénaïde est de plus de vingt-cinq ans l'ainée de Charles Chauveau, et veuve. Elle s'éprend de lui, lui achète deux titres nobiliaires (comte de Chauveau et marquis de Serres), l'épouse le 3 septembre 1860. La nouvelle position sociale du comte lui permet alors d'ambitionner une carrière politique. Un siège de conseiller général se libère à Concarneau, dans le Sud-Finistère. Afin de pouvoir se présenter aux élections, le jeune candidat doit acquérir une résidence dans la circonscription qu'il convoite. Il recherche donc une propriété, est élu en 1860 et achète personnellement, en 1862, le domaine de Kériolet, en Beuzec-Conq (la commune ne sera rattachée à Concarneau qu'en 1945). Remontant au XVe siècle, le manoir, bâtisse relativement modeste, ancienne propriété des Kéryollet, des Trédern, des Kersalaun, est entourée de près de cinquante hectares de terres. L'endroit, proche de l'océan et du Moros, séduit la princesse. Grâce à sa fortune, celle-ci va permettre à son époux de transformer l'endroit à sa guise. Il lui en coûtera la somme d'1,5 million de francs-or. Le manoir du Moros, domaine voisin et ancienne propriété d'Abraham Duquesne, est également acheté par le couple et remanié, dans des proportions bien plus modestes que Kériolet.
Le couple confie à Joseph Bigot, le soin de transformer le château. Après plusieurs projets non validés par la princesse, dont un château de style élizabéthain, l'architecte parvient enfin à la convaincre de débuter une importante série de transformations sur le vieux manoir, à la condition expresse de ne pas la déranger dans son intérieur. La demeure est alors recouverte par une enveloppe de granit finement travaillé. On bâtit une tour et une nouvelle aile, de style médiéval, pour fermer la cour d'honneur. Les entrepreneurs Martineau et Bonduelle, de Concarneau, vont ensuite rajouter un pavillon comprenant, notamment, une imposante salle des gardes, et puis se lanceront dans la construction de la chapelle.
L'appareilleur sera Jean-Louis Le Naour, dont l'atelier familial se trouvait à Quimper. Il sera l'auteur de nombreux clochers finistériens et participera à la construction du château de Trévarez.
Les travaux vont s'échelonner de 1863 à 1883. Le château comporte des références au Moyen-Age ; le caractère féodal des constructions est accentué notamment par l'ajout de tourelles, donjons, mâchicoulis, douves et armoiries.
C'est ainsi que le « nouveau » château de Kériolet se réfère au château de Blois (statue équestre en bas-relief de Louis XII sur la façade), au château de Rustéphan (tourelle-escalier), au prieuré de Locamand (portail d'entrée). Sur l'aile sud, on peut voir, sculptées, les couronnes de comte et de marquis, des fleurs de lys, des hermines de Bretagne, des étoiles d'inspiration russe, des coquilles Saint-Jacques, les lettres A (pour Anne de Bretagne) et L (pour Louis XII) accolées. Un ours en pierre, le regard tourné vers la Russie, domine du haut de la façade sur le parc, un couple de bretons en habits traditionnels. La devise « Toujours et quand mesme » est sculptée sur un ruban de granit. Des gouttières, ouvragées de feuilles de chêne en relief, ornent la demeure. Les lucarnes à pignon, la balustrade du corps de logis, rappellent celles du château de Josselin, chef-d'oeuvre du gothique flamboyant.
Le parc est agrémenté de statues : une Velléda, copie de celle d'Hippolyte Maindron exposée au musée du Louvre; un Vercingétorix, un Charles VIII, et une Anne de Bretagne, la bonne duchesse si chère au cœur de la princesse, une Jeanne d'Arc, un Bertrand Du Guesclin. Le parc comprend également, à proximité immédiate du château, la Tour de garde, et la Tour Marie-Jeanne (du nom de la cuisinière du comte).
Face à l'entrée de la chapelle se trouve un Christ sur la croix et, penché vers lui, un ange recueille le sang qui coule d'une de ses mains et de ses flancs, dans deux calices (XVIe siècle). La toiture de la chapelle est elle-même ornée, à l'extérieur, d'anges aux trompettes, et porte à son sommet, un archange Saint-Michel terrassant le dragon. La première pierre de la chapelle a été posée le 19 mars 1881 et l'édifice a été consacré au début de l'été 1882.. Un autel avec retable est démonté en 1900 de l'église de Névez, puis remonté dans la chapelle du château de Kériolet. Il est à nouveau déplacé en 1956 pour revenir dans l'église de Névez.
A noter, à l'extrémité Ouest de la façade sur les jardins, un banc de pierre, sous un beau gable néo-gothique bénéficiant d'une remarquable acoustique.
C'est dans ce lieu que le comte, admirateur du musée de Cluny, va exposer toutes sortes d'objets, collections représentatives de leur époque.