La mention la plus ancienne semblant attester l’existence d’une construction castrale à Pierre-Percée vient d’une chronique rédigée vers 1140 ; elle concerne Albertum de Longuicastro, un noble qui aurait vécu au milieu du XIe siècle. Longuicastro serait la latinisation de Langenstein (la longue pierre, sur laquelle est construit le château), castro ayant une signification équivalente en vieil allemand avec Stein qui désigne un château.
Albertum ou Adalbert est un cadet de la famille des comtes d’Alsace. Nommé duc de Lorraine par l’empereur Henri III, c’est probablement lui qui construit le château dont il prend le nom. Il est assassiné en 1048 ; sa fille Mathilde épouse Folmar IV, comte de Metz, dont le fils Godefroy porte le titre de comte de Langenstein. Il s’unit à Agnès de Bar avant 1100, mais décède vers 1110.
La tradition fait remonter à Agnès l’initiative du creusement avant 1138 d’un puits de quelques 100 pieds de profondeur (env. 30 m), à l’aplomb sud-ouest du rocher. Seule la partie supérieure du puits est encore visible; son diamètre est de 2,20 m. La réalisation de ce travail sans doute exceptionnel pour l’époque n’a pas manqué de frapper les esprits, puisqu’on désigna fréquemment la forteresse sous le nom de Petrae Perforatae en latin et Piereperciée en vieux français. Ce qui n’empêcha pas les propriétaires de continuer à se faire appeler comtes de Langenstein (ou Langstein) encore en 1150.
![]() La tour-donjon |
Pierre-Percée n’a plus été reconstruit, et ses pierres ont été utilisées comme matériaux de construction.
De l'imposante structure du château ne subsiste de nos jours que quelques murs modestes à l’extrémité ouest-sud-ouest, dont une tour-donjon de section carrée de 8x8 m s’élevant encore jusqu’à 13 m. Réalisée en bel appareil, percé d’un fenestron de style roman, elle daterait du XIIe siècle.
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