Château de Villemont | |
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Période ou style | |
Début construction | XVIe siècle |
Fin construction | XVIIIe siècle |
Propriétaire initial | Michel de Veyny |
Protection | inscrit/classé MH le 17 mai 1974 |
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Pays | France |
Région historique | Auvergne |
Région | Auvergne |
Département | Puy-de-Dôme |
Commune française | Vensat |
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Le château de Villemont est situé à Vensat dans le département du Puy-de-Dôme et la région d'Auvergne en France.
Villemont, en Auvergne, était à l'origine un modeste domaine qualifié, au début du XVIe siècle, de « maison, motte, fossé, basse court de Villemont ». Il dépendait du comté de Montpensier appartenant alors au Connétable de Bourbon (Charles III de Bourbon) et fut confisqué par François Ier qui fit alors payer au Connétable le prix de sa trahison. Échu à Michel de Veyny, neveu du chancelier Duprat, il resta dans la même famille (descendance par les femmes) jusqu'à sa vente en 1958, un peu avant l'incendie qui le détruisit.
La première construction importante est donc l'œuvre de Michel de Veyny : c'est alors un bâtiment en L, flanqué sur sa façade, orientée au Sud, de deux tours coiffées de toitures coniques. Au Sud toujours, on a des jardins à la française tandis qu'au Nord partent des allées cavalières en étoile. Il s'agit d'une maison richement meublée (tapisseries, lits à colonne, objets d'orfèvrerie, décors en cuir doré) qui reçut, en 1566, la visite du roi Charles IX accompagné de sa mère, la reine Catherine de Médicis et du chancelier Michel de l'Hospital.
Les Veyny, propriétaires de Villemont, prospèrent tout au long du XVIIe siècle, s'illustrent dans les armées, l'Église et se font pourvoir de père en fils à la charge de bailli de l'ancien comté devenu duché de Montpensier. La seigneurerie de Villemont est érigée en marquisat, en 1720 par le régent. En 1740, elle appartient à Gilbert de Veyny « Mestre de Cavalerie » et constructeur du château actuel dont la légende veut qu'en disgrâce de la cour de Louis XV il aurait fait édifier l'immense ensemble que l'on connait aujourd'hui pour y loger son régiment.
Selon la méthode préconisée à l'époque par l'architecte Philibert Delorme pour étendre et régulariser un édifice médiéval, il fait agrandir la façade Sud. Le grand corps de logis, débarrassé de sa tour Ouest, démolie, est allongé et une autre tour identique à celle conservée à l'Est est construite à l'extrémité. Une aile Ouest est édifiée, à l'arrière, à l'identique de l'aile Est existante. Les communs, grandioses, ont été ensuite réalisés avec un ordonnancement en fer à cheval enfermant une grande cour d'honneur. Des avenues bordées de quatre rangs de noyers sont tracées en étoile autour du château. Les marais avoisinant sont assainis par des canaux.
La Révolution et le début du XIXe siècle correspondent à une période de déclin au cours de laquelle les héritiers de Gilbert de Veyny se déchirent en un procès successoral qui ne se termine qu'en 1846. Pendant tout ce temps, mal entretenu, le château se dégrade.
C'est seulement dans la seconde moitié du XIXe siècle qu'est engagée une restauration très importante : de cette époque datent tous les décors en stuc (encadrement de fenêtres et portes, ailerons de lucarnes, balustrades de balcons, frises en reliefs surlignant les arcs, médaillons et bustes de la façade, etc.).
C'est aussi à ce moment que les toits des tours sont refaits à la mode médiévale : en poivrière, tandis que, la construction du XVIIIe siècle les avait réalisés plus élégamment en forme de dômes à lanterne. Après le déclin des décennies post-révolutionnaires et la reprise puis la splendeur du XIXe siècle, vint une seconde période, si ce n'est de délaissement, du moins d'entretien minimum puisque Henri Pourrat écrit au début de l'année 1958 dans l'ouvrage qu'il a consacré aux châteaux en Auvergne : « Il faudrait aujourd'hui 4 millions [de francs] pour empêcher les toits de Villemont de crouler. »
Le château a été vendu à la fin du mois de mai 1958 par sa dernière propriétaire, héritière descendante directe des Veyny.
Un mois plus tard dans la nuit du 3 au 4 juillet, il brûlait de toutes parts. Près de quarante ans après il sombrait dans un état de ruine avancée avant de renaître grâce à un sauvetage in extremis.
Le château a été inscrit et les dépendances entourant la cour ont été classées MH le 17 mai 1974. Repris en 1995, à l'état de ruines, il est aujourd'hui l'objet d'un important projet de restauration. Une fondation d'entreprise (FE) porte ce projet. Elle a été autorisée par le Préfet du Puy-de-Dôme le 29 octobre 2009 : il faut souligner cet aspect novateur car c'est une des premières fondations à être créée en France, pour la sauvegarde d'un élément du patrimoine architectural, depuis la réforme apportée par la loi dite Aillagon sur le mécénat du 1er août 2003.