La Motte-Jean est construite sous l'ancienne forteresse de Du Guesclin (1 hectare) arasée au 17ème à 2 mètres de haut, peut-être sur l'emplacement d'une villa romaine et au-dessus du ruisseau de la Trinité à l'Est. Sur la Terrasse Ouest, on peut observer deux bassins, dont l'un est partiellement comblé, qui datent de cette époque.
Cette fortification servait de casernement aux troupes du frère du célèbre Connétable Bertrand Du Guesclin, qui gardaient les côtes pour le compte du Roi de France contre les Anglais et le Duc de Bretagne. L'ancienne motte féodale (une construction défensive constituée d'une butte artificielle en terre) bénéficie d'une topographie favorable, qui a permis l'utilisation d'une butte naturelle.
La Motte-Jean est un exemple de la recherche des creux de terrains pour s'abriter des vents de Noroît : Seuls les toits émergent des champs sous la crête du Tertre à l'Ouest et la crête de la Haute Motte-Jean à l'Est.
La Motte-Jean est entourée de tous côtés : à l'Est le jardin bas est bordé du ruisseau de la Trinité, à l'Ouest sept sources alimentent 2 bassins, qui se déversent dans des douves au nord et au sud, où se rejoignent devant l'ancienne chaussée le ruisseau de la Motte-Jean et un cours d'eau qui vient de la Recule (actuelle Hercule). Le ruisseau devient alors le ruisseau de la Trinité qui se jette dans l'anse Du Guesclin.
À la croisée de ses anciennes rabines, la Motte-Jean est dans sa forme actuelle une superbe construction du début du XVIIe siècle (1625), d'aspect seigneurial, avec un corps central flanqué de pavillons en saillie aux extrémités ; elle a servi de modèle à la Giclais construite 50 ans plus tard à Saint-Servan.
À l'intérieur, subsistent un grand escalier Renaissance avec une très belle rampe en bois sculpté, quelques boiseries, deux vastes cuisines à cheminées monumentales, dont une à four à pain dans l'aile Nord, de grandes pièces avec des plafonds avec poutres et solives sculptées Renaissances et de belles cheminées en granit.
À l'Ouest se trouve l'ancienne forteresse avec ses pièces d'eau à laquelle mène un escalier à double évolution. La vue vers l'Est est plaisante, le jardin français en contrebas de la terrasse est bordé par une peupleraie le long du ruisseau de la Trinité qui sépare Saint-Coulomb et Cancale.
« L'ancien étang et les douves qui vont se perdre au Sud, entre les collines boisées, composent un paysage charmant » (D. Derveaux).
Au sud, se trouve une tour carrée de la motte féodale, dans laquelle il y a 600 boulins (niches en pierre pour les pigeons) qui indiquent qu'au XVe siècle, la Motte-Jean avait plus de 300 hectares de terres, ce qui correspond à une bande d'un kilomètre sur trois reliant l'anse Du Guesclin au Plessix Bertrand.
L'intérieur du pigeonnier est remarquable puisqu'il est cylindrique dans un corps carré. Là aussi, il s'agit sans doute d'une tour de défense transformée en pigeonnier.