Les premiers astéroïdes découverts ont été désignés par des symboles comme ceux utilisés traditionnellement pour représenter la Terre, le Soleil, la Lune ou les planètes. Les nouveaux symboles sont rapidement devenu complexes, difficile à tracer et à reconnaître. A la fin de l'année 1851, 15 astéroïdes étaient connus. Hormis (13) Égérie, chacun possédait son propre symbole.
Astéroïde | Symbole |
(1) Cérès |
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(2) Pallas | |
(3) Junon |
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(4) Vesta |
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(5) Astrée | |
(6) Hébé | |
(7) Iris | |
(8) Flore | |
(9) Métis | |
(10) Hygie | |
(11) Parthénope | |
(12) Victoria | |
(13) Égérie | |
(14) Irène | |
(15) Eunomie |
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(28) Bellone |
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(35) Leucothée |
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(37) Fidès |
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Johann Franz Encke a introduit une innovation majeure dans le Berliner Astronomisches Jahrbuch ( Annuaire astronomique de Berlin) en 1854. Il a utilisé des numéros entourés au lieu des symboles, bien que sa numérotation ne commençait qu'avec Astrée qui portait alors le numéro (1), les quatre premiers astéroïdes continuant à être désignés par leurs symboles traditionnels. Cette innovation a été adoptée très rapidement par la communauté astronomique. Les objets de Cérès à Vesta ne seront représentés par un nombre cerclé qu'à partir de l'édition de 1867. Quelques autres astéroïdes (28 Bellone, 35 Leucothée et 37 Fidès) seront également représentés par des symboles en parallèle du système de numérotation. Le cercle deviendra ensuite une paire de parenthèses, qui seront parfois omises au cours des décennies suivantes.
Initialement, les éditeurs de l'Astronomisches Nachrichten (AN) accordaient les numéros lors de la réception de l'annonce de la découverte. En 1892 un système de désignations temporaires fut introduit par l'AN. Les numéros définitifs étaient alors accordés par les éditeurs du Berliner Astronomisches Jahrbuch (Almanach astronomique berlinois). Les désignations temporaires consistaient en l'année suivie d'une lettre, omettant le I : 1892 A, 1892 B, etc.
En 1893, les 25 lettres furent insuffisantes et on commença les désignations à double lettre : 1893 Z, 1893 AA, 1893 AB, etc. On décida de continuer l'année suivante, et ainsi 1893 AP fut suivi de 1894 AQ. En 1916, on atteint ZZ et, plutôt que de passer à des désignations à triple lettre, on recommença avec 1916 AA. Dans les vieilles publications, il est commun que le J soit mis au lieu du I ; on lit alors le I comme si c'était un J.
L'insertion de nouvelles découvertes dans la séquence était problématique; on utilisa l'année suivie d'une espace puis d'une lettre minuscule, un peu comme le système alors utilisé pour les désignations temporaires des comètes (qui lui omet l'espace). Par exemple, 1915 a (alors que 1915a est la comète Mellish, C/1915 C1). En 1914 on dut utiliser aussi la forme année plus lettre grecque (alpha à gamma).
Pendant la Première Guerre mondiale, les observateurs situés à Simëis en Crimée, n'ayant pas accès aux désignations officielles, créèrent leur propre système. Il y eut deux formes : année + Σ + lettre(s) ainsi que Σ + chiffre. Le Σ est souvent transcrit SIGMA, comme par exemple SIGMA 1 (à ne pas confondre avec sigma 1 !).
Enfin, il existe aussi des désignations plus-que-temporaires, assignées par les observatoires en attendant que la désignation temporaire soit accordée. Avec l'avènement des moyens de communication modernes, ces désignations ont naturellement disparu. Elles consistaient typiquement en un identifiant d'observatoire et un numéro. Quelques exemples : Alger CM, Arequipa a, Wolf 18, G 21, La Plata 1951 I, PO 189, K3423, p (Uccle), 1923 W 21.