La diffusion profondément inélastique est le processus utilisé pour sonder l'intérieur des hadrons à l'aide d'un faisceau de leptons tels que des électrons, des muons ou des neutrinos. En général ce processus est surtout utilisé pour sonder les nucléons comme les protons et les neutrons. Le lepton incident vient interagir avec une partie du hadron par l'intermédiaire d'un boson, en général un photon virtuel. Le terme « inélastique » provient du fait que l'interaction entre le lepton et le hadron est la plupart du temps inélastique, tandis que le terme « profondément » est lié à la grande valeur de l'impulsion transférée par le photon entre le lepton et le hadron (voir aussi le site [1]).
Ce processus a permis dans les années 1960 au SLAC la première mise en évidence de l'existence des quarks en tant que particules réelles, alors qu'ils n'étaient considérés jusque là que comme des objets purement mathématiques. Le concept ressemble en partie à la diffusion de Rutherford de particules alpha sur une cible d'or.
Plusieurs variables peuvent être construites à partir des caractéristiques cinématiques (énergie et impulsion) des particules impliquées dans l'interaction. On utilise ici les quadri-vecteurs énergie-impulsion des particules, identifiés par k et k' pour le lepton avant et après l'interaction, p pour le hadron avant l'interaction, et q pour le photon virtuel (voir la figure plus haut). L'intérêt de ces variables est qu'à la différence de ces quadri-vecteurs elles sont invariantes par transformation de Lorentz, c'est-à-dire que leur valeur ne dépend pas du réferentiel utilisé. On défini traditionnellement les variables suivantes:
Si l'on ne tient pas compte du détail du système hadronique X (on parle de "mesure inclusive"), le système dispose de deux degrés de liberté. L'interaction est alors entièrement déterminée par la connaissance de deux de ces variables, les autres pouvant être déduites à partir de ces deux premières. Les variables les plus traditionnellement utilisées sont x et Q².