Les transformations de Lorentz sont des transformations linéaires des coordonnées d'un point dans l'espace-temps de Minkowski, à quatre dimensions (trois d'espace et une de temps) et relativiste. On peut noter que la terminologie subit quelques variations : suivant que la théorie dans laquelle on travaille a trait ou non à la physique quantique, les termes « transformations de Lorentz » désignent des transformations qui peuvent être différentes.
Dans le cadre de la relativité restreinte, les transformations de Lorentz correspondent à la loi de changement de référentiel galiléen, sous laquelle les équations de la physique doivent être préservées, ainsi que la vitesse de la lumière, qui est la même dans tout référentiel galiléen. L'ensemble de ces transformations des coordonnées, aussi appelées transformations de Lorentz propres et orthochrones, est composé des transformations spécifiques à la relativité restreinte et des rotations dans l'espace à trois dimensions et forme le groupe de Lorentz.
Dans le cadre de la physique quantique relativiste, comme en Théorie quantique des champs, ce sont les transformations linéaires de l'espace-temps qui laissent les lois invariantes (en l'absence de charge électrique), ce qui englobe les précédentes et en amène d'autres pour former aussi un groupe : la symétrie T et la parité s'invitent parmi les transformations le Lorentz et, comme elles sont interprétées comme des changements de convention d'orientation des axes, elles ne sont pas utiles en relativité restreinte.
Dans chacun des deux cas l'ensemble des transformations désignées forme un sous-groupe du groupe de Poincaré.
Dans l'introduction à la publication, Deux Mémoires de Henri Poincaré sur la physique mathématique, Acta Matematica, Vol. 38, p. 293-308, en 1921, Hendrik Antoon Lorentz précise que c'est pour faire en sorte que les équations de Maxwell s'écrivent à l'identique dans tout référentiel galiléen que Henri Poincaré a introduit mathématiquement cette loi, en la baptisant du nom de Lorentz. Ce dernier en avait donné une version qu'il a, plus tard, lui-même jugée imparfaite.
les transformations de Lorentz utilisées sont :
Sous forme matricielle, ces transformations de Lorentz s'écrivent :
Le groupe des transformations propres et orthochrones étant connexe, la décomposition ci-dessus permet de voir que le groupe de Lorentz est formé de quatre composantes connexes, et que le groupe des transformations spéciales (i.e : de déterminant positif) est composé de deux composantes connexes.
L'égalité montre que , ce qui permet de définir la rapidité entre les deux référentiels inertiels, à l'aide des fonctions hyperboliques, par et soit encore en utilisant .
On obtient en écriture matricielle :
Les transformations de Lorentz sont présentées alors comme une rotation hyperbolique d'angle (la rapidité) dans l'espace-temps de Minkowski.
Avec les définitions et propriétés des fonctions de la trigonométrie hyperbolique, on obtient une présentation un peu différente des transformations de Lorentz :
sous forme matricielle :
ce qui en est une forme diagonalisée avec des choix de repères dont deux axes forment l'intersection du cône de lumière avec le plan (Oxt), ou (Ox't') pour l'autre repère, et qui sont impossibles à matérialiser dans l'espace physique à trois dimensions.