Don d'organe - Définition

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Du don à la greffe

Les délais sont souvent très longs, et variables selon l'organe, mais aussi la région et même l'hôpital où le malade est inscrit. Les données chiffrées sont publiées chaque année dans le rapport annuel de l'Agence de la biomédecine. En 2007, 231 patients sont décédés en France faute d'avoir pu être greffés à temps.

Corps du donneur

Après avoir vérifié l’absence d'opposition du défunt auprès de sa famille et de ses proches, des prélèvements sanguins de vérification ont lieu sur le corps afin de dépister d’éventuelles maladies transmissibles. Ces prélèvements sont, si possibles, effectués avant toute transfusion ou hémodilution afin que le sang soit à 100% celui du donneur. Puis, le prélèvement du ou des organes est effectué : c’est une intervention chirurgicale respectant les règles d’hygiène et d’asepsie qui se passe au bloc opératoire. En cas de prélèvement multiple les différentes équipes chirurgicales se concertent afin de désigner, entre autres, celle qui aura la charge de la restauration tégumentaire, c'est-à-dire, rendre un corps présentable (c’est habituellement l’équipe procédant aux derniers prélèvements).

Après le prélèvement des organes du donneur par l’hôpital, le corps du défunt est rendu à la famille. Son aspect extérieur est préservé; c’est la restauration tégumentaire qui est placée sous la responsabilité du chirurgien. Ce dernier assure :

  • la suture musculaire (indispensable) ;
  • la fermeture cutanée complète, hermétique et esthétique.

En cas d'atteinte de l'intégrité de la personne décédée (prélèvement d'un membre ou du visage par exemple), la famille est informée de la nature de l'intervention et doit donner un accord spécifique. Une prothèse est alors façonnée de manière à respecter l'apparence du corps.

toutes ces opérations, du recensement d'une personne donneuse potentielle, à l'expédition des organes est assurée par une équipe spécifique de l'hôpital de prélèvement ; la Coordination Hospitalière des Prélèvements d'organes et Tissus ; elle est composée majoritairement d'Infirmiers ayant eu une formation solide à cette mission ; il assure le lien entre les réanimateurs et le Service de Régulation et d'Appui de l'Agence de Biomédecine, fait réaliser toutes les opérations de qualification des organes, l'accompagnement du patient au bloc opératoire ; veille à l'application des bonnes pratiques de prélèvements, et est garante, auprès de la famille de la restauration du corps du défunt ; ensuite, elle assure la gestion du dossier donneur et de son archivage.

Répartition des greffons

L'attribution d'un greffon à un patient se fait en fonction de critères médicaux, de justice et logistiques.

En France, La loi de bioéthique précise que « Les règles de répartition et d'attribution des greffons doivent respecter le principe d'équité. ». Les règles de répartition sont publiées sous forme de décrets. La liste nationale d'attente, qui regroupe tous les patients en attente de greffe, est gérée de façon transparente par l'Agence de la biomédecine, qui est totalement indépendante des équipes de prélèvement et de transplantation, ce qui garantit son impartialité. Aucun patient ne peut être transplanté en France s'il n'a pas préalablement été inscrit sur cette liste. Il n'existe donc pas de possibilité de « passe droit » pour les malades.

Les critères médicaux d'attribution des greffons sont les suivants :

  • La compatibilité ABO est primordiale :
Comme dans le cas d’une transfusion sanguine, les groupes de sang du donneur et du receveur doivent être compatibles :
  • Le donneur O est le donneur universel (il peut donner ses organes à tous).
  • Le donneur A peut donner ses organes aux receveurs A et AB.
  • Le donneur B peut donner ses organes aux receveurs B et AB.
  • Le donneur AB peut uniquement donner ses organes aux receveurs de même groupe (bien que le donneur AB soit receveur universel).

En pratique, les greffes sont en général réalisées en isogroupe, c'est-à-dire O pour O, A pour A, etc.

Au prix d'un traitement immunosuppresseur plus important, il est aujourd'hui possible de réaliser des greffes en dehors de toute compatibilité ABO, même si cette procédure reste expérimentale. Le facteur Rhésus (+ ou – ou Ø) n’a aucune importance pour la transplantation d’organes.

  • La compatibilité tissulaire
Historiquement, un des principaux facteurs de réussite des greffes était la compatibilité HLA entre donneur et receveur : plus les patrimoines génétiques du donneur et du receveur sont proches, moins le greffon a de chance de se faire rejeter. Néanmoins, compte tenu des progrès des traitements immunosuppresseurs, cette règle est de moins en moins vraie et il est aujourd'hui possible de réaliser des greffe sans aucune compatibilité HLA.
  • Le Crossmatch lymphocytaire.
C’est un test consistant à faire réagir le sérum du receveur avec les lymphocytes du donneur pour découvrir ou non la présence d’anticorps HLA chez le receveur
  • Si le Crossmatch est positif, la transplantation ne pourra pas se réaliser car les anticorps HLA du receveur reconnaîssent les antigènes qui leur sont spécifiques chez le donneur.
  • A l’inverse, si le Crossmatch est négatif, il n’existe pas d’anticorps HLA dans le sérum du receveur capables de reconnaître les antigènes présents sur le greffon. En conséquence, la greffe peut avoir lieu.
  • Les données physiques et morphologiques.
La taille et le poids des organes (futurs greffons) sont pris en compte dans la sélection du receveur dans la liste d’attente surtout dans les cas d’organes thoraciques (cœur et poumons) et de transplantations de foie.
Le temps d'ischémie froide correspond à la durée entre le prélèvement de l'organe et la restauration de la circulation dans l'organe (alors greffé) chez le receveur. Cette durée doit être la plus courte possible car plus elle s'allonge, plus les organes se dégradent et plus les chances de réussite de la greffe sont compromises.
Le temps d'ischémie froide est propre à chaque organe:
  • le cœur et les poumons : moins de 6 heures.
  • le foie et le pancréas : moins de 12 heures.
  • les reins : moins de 48 heures.
Afin de réduire le temps d'ischémie, le choix du receveur tient souvent compte de la distance entre l'hôpital où se trouve le greffon et le centre de transplantation dans lequel le receveur doit se rendre dans les meilleurs délais.

Lorsqu'un organe est destiné à être greffé dans un hôpital différent de celui où se déroule le prélèvement, deux possibilités existent : soit les chirurgiens de l'hôpital greffeur viennent réaliser le prélèvement et repartent avec le greffon, soit le greffon voyage seul jusqu'au lieu de la greffe, par voie terrienne, ferroviaire ou aérienne...

  • La multiplicité des receveurs.
S’il existe plusieurs receveurs potentiels, la priorité est donnée au receveur pour lequel la greffe est la plus urgente ou à celui qui est inscrit en liste d’attente depuis le plus longtemps. Il faut noter également que les enfants de moins de 16 ans sont prioritaires.
Le choix du receveur se fait évidemment à l’exclusion de toute considération financière, sociale ou ethnique, du moins dans la majeure partie du monde occidental.

Conditionnement du greffon

Le conditionnement du greffon a pour but de préserver sa qualité ainsi que sa stérilité : l’organe est conservé par le froid à 4°C dans un container en plastique ressemblant à une glacière dans lequel des glaçons pilés maintiennent la bonne température. Ce conditionnement est étanche et assure à l’organe la protection contre les chocs. A l’intérieur du container se trouve soit une boîte en plastique stérilisé (pour les vaisseaux sanguins et autres) soit une boîte en acier inoxydable (pour le foie). accompagne chaque organe, une boîte "immunologique" comprenant un fragment de rate, des ganglions, des tubes de sang(destinés aux compatibilités ultimes, cross-match...) Pour le rein le conditionnement est très particulier car il est en PSE ce qui en fait un récipient isotherme et fortement résistant aux chocs. actuellement, les containers sont uniformisés, et les organes sont déposés dans un container stérile, emballé par trois sacs stériles (coeur, pancréas, reins,) ; les autres organes, du fait de leur spécificité sont transportés dans des conteneurs spéciaux

À l’extérieur du conditionnement est apposé un étiquetage (orange fluo), comportant toutes les informations nécessaires au suivi et à la traçabilité du greffon ;

  • la mention « élément ou produit du corps humain ».
  • sa nature, sa description et ses caractéristiques précises.
  • un numéro d’identification anonyme du donneur (le numéro "CRISTAL".
  • le lieu et la date précise du prélèvement (heure de clampage aortique).
  • Les coordonnées de l’établissement destinataire.
  • le nom et les coordonnées du transporteur.


à l'intérieur du caisson de transport se trouve le dossier "organe" comprenant  :

  • la dossier de prélèvement imprimé depuis la base informatisée "CRISTAL" de l'Agence de Biomédecine , sur lequel sont inscrits les renseignements spécifiques au donneur, et aux bilans morphologiques et biologiques des organes.
  • copie anonymisée des documents de groupage, sérologie, morphologiques de l'organe.
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