Dracunculose - Définition

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Traitement

La méthode traditionnelle qui est encore celle qui est la plus couramment utilisée pour traiter la draconculose consiste à enrouler le ver autour d'un bâton. Le ver adulte est extrait du patient à l'aide d'un bâton à la surface de la peau et enroulé autour de la tige de quelques centimètres par jour. Ce processus lent peut prendre plusieurs jours et, dans certains cas, jusqu'à quelques semaines, mais il exige pour éviter la rupture du parasite, de laisser en place une partie du ver.

Il existe des médicaments qui peuvent traiter le malade comme le thiabendazole (Mintezol®), le métronidazole (Flagyl®), le mébendazole (Vermox®).

Le métronidazole ou le thiabendazole (chez les adultes) est habituellement utilisé en complément de la méthode du bâton et facilite légèrement le processus d'extraction. Cependant, une étude a constaté que le traitement anthelminthique était associé à une migration anormale des vers, ayant pour résultat l'infection dans d’autres zones que les membres inférieurs. Par conséquent, de tels médicaments devraient être utilisés avec prudence.

Le ver peut également être excisé chirurgicalement quand les équipements nécessaires sont disponibles.

Une prévention est facile à mettre en place : il suffit de filtrer l’eau (à travers un linge), ou de la faire bouillir, avant de la boire. Il est également possible de construire des puits profonds.

Localisation de la maladie

La dracunculose subsiste maintenant dans 12 pays seulement en Afrique subsaharienne. La transmission de la maladie est plus répandue dans les villages des zones rurales très isolées et dans les zones où se déplacent des groupes nomades. Au IIe siècle av. J.-C., en Grèce antique l'écrivain Agatharchide décrit cette affection comme endémique parmi certains nomades dans ce qui est maintenant le Soudan et le long de la mer Rouge.

La dracunculose est une maladie présente en Afrique intertropicale. Plus de la moitié des cas sont enregistrés au Soudan mais le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, et le Togo sont également touchés.

En 2004 les trois régions de plus forte endémie étaient le Ghana, le Soudan, et le Nigéria avec respectivement 7275, 7266 et 495 cas rapportés de draconculose. Les autres pays endémiques signalant des cas de GWD en 2004 étaient : le Bénin (3 cas), le Burkina Faso (60 cas), la Côte d'Ivoire (21 cas), l’Éthiopie (17 cas), le Mali (357 cas), la Mauritanie (13 cas), le Niger (293 cas), et le Togo (278 cas). Le Kenya (7 cas) et l’Ouganda (4 cas) ont rapporté des cas importés du Soudan.

La transmission de la draconculose a été interrompue dans plusieurs pays africains, comprenant le Kenya, le Sénégal, le Cameroun, le Tchad, et la République centrafricaine. Aucun cas acquis localement de la maladie n'a été rapporté dans ces pays au cours de la dernière année ou davantage. L'Organisation mondiale de la santé a déclaré 168 pays exempts de transmission de dracunculose, y compris cinq pays autrefois endémiques : le Pakistan (en 1996), l’Inde (1996), le Sénégal et le Yémen (en 2004) et la République centrafricaine (en 2007).

Les conflits armés au Soudan rendent très difficiles les interventions contre le parasite.

Actions d’éradication

Dans le monde entier, il y avait environ 3,5 millions de cas rapportés en 1986, contre seulement 25 000 en 2006, l'essentiel des cas se situant dans quatre pays. L'Organisation mondiale de la santé s'est fixé comme but l'éradication de la maladie en 2009, ce qui en ferait la première maladie parasitaire dans ce cas.

Les campagnes d’éradication qui ont fait la preuve de leur efficacité, cherchent d’abord à dépister rapidement les personnes atteintes pour leur faire comprendre les dangers qu’elles font courir à leur communauté si elles plongent les jambes dans les marigots ou rivières. Dans certains pays comme l’Éthiopie ou l’Ouganda, on a instauré une prime pour les malades qui se rendent dans les « maisons du ver de Guinée » afin de se faire soigner rapidement. Le traitement consistant pour l’essentiel à éviter une surinfection au point de sortie et à extraire le ver. Le soulagement de la douleur apporté par les agents de santé, empêche les malades de tremper leurs lésions dans les marigots et interrompt ainsi le cycle de la transmission. Les autres actions efficaces sont le filtrage de l'eau à travers un tissu fin, le traitement chimique de l'eau (ou son ébullition avant consommation), la création de puits profonds. Les campagnes d'éradication ont débuté dans les années 1980 et se poursuivent jusqu'à nos jours.

En janvier 2005, le président malien Amadou Toumani Touré a exprimé sa déception des résultats de son pays dans la lutte pour l’éradication du ver de Guinée. Le Mali a connu un taux de réduction de 58 % des cas, le Togo de 63 %, le Nigeria de 66 % et le Burkina Faso de 73 %. Le Sénégal est le premier pays africain à avoir éradiqué cette maladie selon l'Organisation mondiale de la santé.

Malheureusement le manque d'engagement financier et politique (multiples conflits dans les zones endémiques) contre cette maladie risque de la faire ressurgir.

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