L'église Saint-Taurin située à Évreux est dédiée à Taurin d'Évreux, premier évêque de la ville.
L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.
L'église Saint-Taurin faisait partie d'un ancien monastère bénédictin installé dans un endroit de la ville d'Évreux sillonné de canaux et de bras de rivière.
Selon la légende de saint Taurin, le tombeau de ce saint évêque aurait été découvert par Landulf au VIe siècle, lequel aurait construit, sur cet emplacement, un modeste oratoire en bois, détruit lors des invasions normandes à la fin du IXe siècle.
Après le Traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, et suite à la réorganisation de la nouvelle province de Normandie, l'abbaye Saint-Taurin fut fondée par Richard Ier de Normandie dit Richard sans peur.
C'est Robert le Magnifique père de Guillaume le Conquérant qui plaça l'abbaye sous la dépendance des moines de Fécamp. Elle fut l'objet de nombreuses destructions durant le conflit opposant les Ducs de Normandie (devenus rois d'Angleterre) et les rois de France, et menaçait ruine.
Au XIIIe siècle, Gilbert de Saint-Martin fut élu comme abbé, c'est sous son gouvernement que l'abbaye devint indépendante. C'est à lui aussi que l'on doit la châsse de Saint Taurin, ainsi que le Portail Sud. En octobre 1259, le roi Louis IX de France vint à l'abbaye, à l'occasion du sacre de Raoul de Grosparmi, nommé évêque du diocèse.
Survint la Guerre de Cent Ans, durant laquelle l'abbaye fut incendiée en même temps que la ville d'Évreux, lors de la prise de la ville en 1195 par Philippe Auguste et fut totalement ruinée, l'église devant être presque entièrement reconstruite.
Par la suite, avec la mise en place du Régime de la commende, l'abbaye tomba en décadence. Il fallut attendre le XVIIe siècle pour que la réforme bénédictine amène la Congrégation de Saint-Maur à reprendre l'abbaye en 1642. L'église est en ruine, les trois dernières travées de la nef durent être démolies. Ce sont les Mauristes qui construisirent le portail|Eure|actuel, de style classique.
Sous la Révolution, l'église est transformée en salpêtrière, les derniers moines en ayant été chassés. Elle n'est rendue au culte qu'en 1801, et devient alors église paroissiale, en remplacement de l'église Saint-Gilles située alors dans le cimetière qui occupait la place Saint Taurin actuelle.
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