La bibliothèque du presbytère de Saint-Vénérand à Laval gardait la chronique manuscrite de cette paroisse par François-Augustin Gérault, qui est aussi le rédacteur du propre du diocèse de Laval, annexé au bréviaire en 1856.
En 1499, il manquait la dépendance, l'annexe nécessaire de toute église au Moyen Âge : le cimetière. On enterrait encore les habitants du Pont-de-Mayenne dans celui de Saint-Melaine. Il devenait donc indispensable d'ajouter un cimetière à la nouvelle église. Un bourgeois et notable, Colas Hutin se résolut d'en être le donateur, afin d'avoir la gloire d'y choisir le premier sa sépulture. Un matin de février il prit discrètement à part Guillaume Le Doyen, notaire royal, qui s'était fort employé à l’élévation de la nouvelle paroisse : il le conduisit au chevet de l’église et lui montrant un assez vaste jardin qui se trouvait là, il lui dit que « sans fainctie » ce jardin conviendrait bien pour un cimetière
Guillaume Le Doyen réfléchit. Il était fort prud'homme, se mêlant de beaucoup de choses, ne craignant pas de se mettre en avant Il applaudit à la pensée de Me Colas Hutin, l'encouragea fort à y persister, mais en homme entendu lui dit qu'avant il fallait mettre dans leurs intérêts le seigneur de Laval, Guy XV de Laval. Guy XV de Laval approuve le projet du nouveau cimetière, dit qu'il ne faut pas laisser refroidir le zèle de Colas Hutin, qu'on doit battre le fer pendant qu'il est chaud « et subito s'en part de son logis. » Colas Hutin promet d'acheter le jardin de la veuve Eumond « à quelques deniers, si toutefois elle consent à le vendre. » Là était la difficulté. Du récit de Guillaume Le Doyen il semble résulter que la veuve fit une vive résistance. Cependant le bruit de ce qui se passait, la présence du seigneur comte, l'offre de Colas Hutin, la résistance de la veuve, tout cela s'était promptement répandu dans le Pont-de-Maine. Les marchands et notables s'étaient peu à peu assemblés, avec eux le clergé de l'église nouvelle et enfin une foule de peuple, de femmes, d'enfants. On est curieux à Laval et on n'y a pas tous les jours un tel spectacle.. Cependant les heures s'écoulaient : il se faisait tard et la pauvre veuve résistait toujours. Guy XV dit d'aller quérir la relique. C'était la face même de saint Vénérand, anteriorem partem capitis. Pressée, poussée, à bout de force, la veuve cède enfin et Guillaume Le Doyen avec le satisfaction du notaire qui a rédigé un acte important, ajoute gaiement « et moi acteur, passay le contrat d'iceluy achat de jardin, montant à 60 livres que Hutin paya à la veuve et à ses enfants. »
Colas Hutin mourut à peu de temps de là et ne fut pas enterré dans ce cimetière qu'il n'avait pourtant payé que pour y esliger sa sépulture : il n'avait pu encore le faire dedier ni beneistre. Cette cérémonie n'eut lieu que douze ans plus tard, le 7 juin 1512, par l'évêque du Mans, Philippe de Luxembourg.
Dans le transept de l'église Saint-Vénérand, deux vitraux du XVIe siècle ont été gardés : La Crucifixion, une œuvre due à Raoul de Nimègues et La Vie de Moïse attribué à un verrier de Moulay près de Mayenne. En 2005, Michel Soutra a peint La Terre promise pour accompagner Moïse et La Grâce par le corps et le sang du Christ pour aller avec la Crucifixion. Dans le chœur, de chaque côté, l'artiste a créé quatre verrières pour remplacer des vitreries du XIXe siècle, des verres abstraits, de couleurs, très rythmés évoquant les anges et les saints qui montent vers le chœur.