Église abbatiale Notre-Dame de Bernay | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Haute-Normandie | ||
Département | Eure | ||
Ville | Bernay | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbatiale | ||
Début de la construction | 1010 | ||
Style(s) dominant(s) | Roman | ||
Protection | Classé MH | ||
Localisation | |||
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L'abbaye Notre-Dame de Bernay est située à Bernay dans l'Eure en Haute-Normandie. C'est la plus ancienne église abbatiale de Normandie encore debout.
Elle fut fondée par Judith, femme de Richard II, duc de Normandie au XIe siècle.
L'abbatiale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.
Lors de son mariage avec Richard II duc de Normandie, Judith, fille du duc de Bretagne, reçoit en cadeau un douaire qui comporte entre autres les terres de Bernay. Elle décide de consacrer Bernay à la fondation d'un monastère dédié à Notre-Dame.
La construction débute en 1010 mais Judith meurt en 1017 les travaux étant inachevés. En 1025, son mari Richard II décide de reprendre la construction et confie le chantier à l'abbé Guillaume de Volpiano, architecte italien ancien moine de Cluny, renommé notamment pour avoir participé à l'achèvement des monastères à Fécamp, à Jumièges, ou encore, Troarn. Il meurt en 1031.
Pendant quelque temps, Bernay n'a pas d'abbé propre mais dépend de gardiens. C'est en 1061 qu'apparaît Vital, premier abbé dont les textes font mention. Il reste jusqu'en 1076, date à laquelle Guillaume le Conquérant le place à la tête de Westminster.
Ensuite, l'histoire de Bernay est mal connue. On sait qu'en 1249, un grave incendie ravage une partie du bâtiment. Au XVe siècle, on remanie le bas-côté Nord de la nef et l'abside de l'abbatiale. En 1563, l'amiral de Coligny saccage l'abbaye et pille les trésors et les archives. En 1628, Bernay est prise en main par les mauristes qui y commencent de vastes travaux. À cette occasion, les deux travées les plus occidentales de l'église et les deux absidioles du chevet furent rasées. En 1790, l'abbaye est supprimée et fut affectée à divers usages municipaux. Le bras nord du transept disparaît en 1810 et l'abside est détruite en 1827. Au XIXe siècle, la tour centrale est supprimée. L'édifice est restauré en 1978, ce qui permet de comprendre l'importance qu'elle a eu au XIe siècle.
L'église possède un plan en croix latine.
La façade Ouest de l'édifice est droite et était simplement pourvue de contreforts plats.
Au XVe siècle, les moines la détruisirent et amputèrent la nef des deux travées les plus occidentales.
La nef comprenait un vaisseau principal et deux collatéraux, le tout divisé en sept travées. À l'origine, elle était charpentée.
Les deux premières travées comportaient des voûtes d'arêtes.
Le collatéral Nord a été complètement repris au XVe siècle, les travées ont reçu des voûtes sur croisées d'ogives avec nervures à pénétration et clefs pendantes.
Le collatéral Sud est divisé en travées carrées par doubleau. Sur chaque travée a été établie une petite coupole très plate que les spécialistes font remonter au maximum au XVIIe siècle. Elle a peut-être remplacé une croisée d'arêtes.
La croisée du transept supportait autrefois une tour centrale carrée qui a disparu au début du XIXe siècle. Elle est constituée par quatre arcs en plein cintre.
Le transept est saillant.
Les deux bras comportaient chacun une absidiole orientée peu profonde.
Seul le bras Sud est resté intact alors que le bras Nord a été détruit en 1810.
Le chevet est organisé selon la tradition bénédictine classique.
On a donc un chevet échelonné à trois chapelles précédées d'une travée droite aussi large que la nef.
L'abside principale en cul de four est dans l'alignement du vaisseau principal. Elle est plus profonde que les deux petites chapelles qui l'encadrent. Les bas-côtés du chevet étaient voûtés d'arêtes sur plan carré. Selon les plans anciens, les deux collatéraux du chœur se terminaient par un chevet plat et l'on dit que l'abside du vaisseau principal était à cinq pans depuis le XVe siècle.
L'église est construite en appareil mixte. Les 5 travées sont toutes identiques.
La nef comporte 3 niveaux d'élévation :
Cette alternance traduit une certaine phase expérimentale sur le traitement structurel et plastique des murs. Les baies géminées donnent sur des combles dans lesquels on accède par les escaliers situés dans les croisillons du transept. Cela forme une galerie ou tribune au-dessus du collatéral. Le mur est donc composé de 2 épaisseurs : c'est un effet de composition pour alléger la structure générale.
L'ouverture de ces fenêtres hautes était possible car la nef était charpentée. Il n'y avait donc pas trop de risque pour la solidité du mur.
Cette élévation typique est appelée « Mur épais normand ».
On remarque qu'il existe une certaine correspondance entre ces trois niveaux : l'alignement grande arcade, baie géminée et fenêtre haute ainsi que celui des piles composées et des fausses fenêtres introduit un certain rythme dans l'élévation. Cela souligne la continuité des volume et une recherche esthétique.
Derrière les grandes arcades du rez de chaussé, on distingue le collatéral Sud : il est divisé en travées par des doubleaux de section carrée retombant sur des pilastres adossés aux piles de la nef. Sur chaque travée a été établie une petite coupole sur pendentif très plate appareillée en moellons de dimension réduite qui date au moins du XVIIe siècle. Des baies ont été percées dans les murs pour assurer un éclairage. Au-dessus des voûtes des collatéraux s'ouvrent les baies géminées renforcées du côté des combles par de puissants arcs de décharge destinés à raidir les murs gouttereaux dépourvus de contreforts.
La croisée du transept est formée de 4 gros piliers. Ces massifs cruciformes supportaient la tour. Le pilier cruciforme est caractéristique de l'art roman. Le croisillons Sud est délimité par un immense arc outre passé qui repose sur un colonne engagée avec chapiteaux sculptés. Le côté occidental du croisillon communique avec le collatéral Sud par une arcade en plein cintre à l'intérieur duquel sont inscrits deux pilastres supportant un arc en tore. À côté se trouve une arcade plein cintre aveugle qui est percée d'une baie ébrasée qui éclaire directement le croisillon. Cette arcade repose sur des colonnes presque monolithes. Le mur oriental est percé de trois fenêtres romanes en plein cintre simple sans mouluration qui donnent sur la galerie. La galerie est éclairée directement par des baies. Cette galerie assure donc la circulation dans les parties hautes de l'édifice. Ce passage n'est pas dissimulé et fait partie de l'élévation intérieure.
Toute cette partie est réalisée en grand appareil.
La sculpture apparaît principalement dans l'abbatiale sur les chapiteaux et les bases de certaines colonnes engagées.
Pendant la première moitié du XIe siècle, trois ateliers d'une grande diversité se répartissent les décors sculptés:
On remarque qu'il y a une hésitation dans le style architectural, ce qui donne à Bernay une place à part.