Les ehrlichiae ont d'abord été regroupées selon le type de cellules sanguines les plus fréquemment infectés (granulocytes, lymphocytes, monocytes, plaquettes). Les maladies qu'elles causaient ont ainsi été désignées comme étant « granulocytaire » ou « monocytiques » , mais ce classement peut être trompeur, car certaines des espèces d'Ehrlichia ont été trouvées dans d'autres cellules que celles qu'elles visent principalement. De plus, des espèces génétiquement très différentes peuvent infecter la même cellule (la maladie prenant alors le même nom ; ehrlichiose "monocytique" ou "granulocytaire" alors que l'étiolgie est en réalité différente, ainsi éventuellement que le vecteur ou l'espèce-réservoir...
Le nom ou le classement de tout ou partie de ces bactéries pourraient donc à l'avenir changer. Anderson et ses collègues ont pour des raisons pratiques proposé d'utiliser la séquence des ARNr 16S comme standard pour décrire d'éventuelles nouvelles espèces au sein de cette famille.
La description des ehrlichia est récente. Chez l'homme, la bactérie responsable de l’ehrlichiose du Japon est la première à avoir été découverte, après la description en 1953 de cette maladie. D'autres ehrlichia ont ensuite été décrites, en 1987 pour l’ehrlichiose monocytaire humaine et en 1994 pour l'ehrlichiose granulocytaire humaine . On ne connaît peut-être pas toutes les ehrlichia et on sait maintenant que la même bactérie peut infecter l'homme et l'animal ; deux autres espèces responsables d’ehrlichioses canines ont été récemment décrites chez l’homme : Ehrlichia canis et Ehrlichia ewingii.
La bactérie est détectée dans le frottis sanguin (coloré) en phase aiguë de la maladie où des morulae sont visibles. Sinon, un diagnostic sérologique doit confirmer sa présence. (test ELISA , PCR…). La sérologie peut ne pas se positiver si un traitement antibiotique adéquat a été précocement prescrit (la PCR permet alors un diagnostic de certitude). La sérologie est positive chez 100 % des autres convalescents et peut le rester jusqu’à 4 ou 5 ans après l'infection.
Une sérologie positive n'indique cependant pas nécessairement une infection aiguë (2/3 au moins des séroconversions sont asymptomatiques
Dans les cas de complications neurologiques, l’étude du liquide céphalo-rachidien (LCR) montre une pléocytose avec morulae dans les phagosomes des leucocytes. L’immunocytologie et la PCR prouvent aussi la présence d’Ehrlichia ou d'Anaplasma dans le LCR.
Les ehrlichia peuvent se développer dans un seul organisme, mais assurent leur diffusion en un cycle associant plusieurs espèces.
C'est pourquoi ces maladies sont dites maladies vectorielles (maladies à tiques en l'occurrence, hormis pour l'Ehrlichiose du Japon).
Genre | Ehrlichia | Ehrlichia | Ehrlichia | Ehrlichia | Anaplasma | Neorickettsia |
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Espèce | E. chaffeensis | E. canis | E. ewingii | E. equi (renommée Anaplasma phagocytophilum | A. phagocytophilum | N. senettsu |
Maladie induite | Ehrlichiose monocytaire humaine | Ehrlichiose canine monocytaire | Eehrlichiose canine granulocytaire | Eehrlichiose équine granulocytaire | Ehrlichiose granulocytaire humaine | Ehrlichiose du Japon |