La pluie artificielle par ensemencement des nuages est une technique récente, élaborée et appliquée pour la première fois en 1946, aux États-Unis, pour lutter contre la sécheresse qui sévissait dans la région de New York. Puis, elle s’est répandue pour lutter contre le manque d’eau à travers le monde. L'ensemencement est pratiquée en Australie depuis plus de 50 ans, dans le sud de l'Italie en Sicile et en Sardaigne, au Brésil, au Canada où en Alberta on l'utilise pour faire crever des nuages avant que la grêle ne tombe. Beaucoup de pays commencent à recourir à cette technologie pour lutter contre la sécheresse.
En Afrique, le programme « Al Ghait » au Maroc débute en 1982 sous le règne du roi Hassan II (1929-1999). Le programme « SAAGA » au Burkina Faso, à partir de 1997, s’inscrit dans la continuité d’«Al Ghait » dans la mesure où le gouvernement burkinabé sollicita l’aide du gouvernement marocain pour sa réalisation. Les pays de l'Afrique subsaharienne réunis autour du CILSS (Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse) ont décidé de mettre en pratique cette nouvelle technologie.
En 2004, l'Organisation météorologique mondiale recensait plus de 100 projets de modification artificielle du temps dans le monde, mis en œuvre par des dizaines de pays en particulier dans les régions arides et semi-arides. Le plus grand projet actuel est mené en Chine. De 1995 à 2003 plus de 210 milliards de m³ de précipitations ont été créés au coût de 266 millions de dollars américains.
La formation de pluie artificielle a été utilisé pour rabattre au sol les fumées de l'incendie du réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl lors de la catastrophe de 1986 (ensemencement à l'iodure d'argent).
La technique fut également utilisé à des fins militaires lors de la guerre du Vietnam. Les forces armées des États-Unis auraient fait de l’ensemencement des nuages au-dessus de la piste Hô Chi Minh pour la rendre plus difficile d'accès en augmentant la pluviosité. Il semble qu'entre 1967 et 1968, le Air Weather Service ait pu ainsi augmenter les quantités de pluie de 30 pourcent. À une autre occasion, on aurait lâché du sel lors du siège de Khe Sanh afin de faire précipiter le brouillard pour améliorer les conditions météorologiques mais sans grand succès.
Des traités internationaux interdisent maintenant de tenter de modifier le climat à des fins militaires. Ainsi, le contrôle météorologique et la modification du temps pour des fins militaires sont expressément interdits par une résolution des Nations unies du 10 décembre 1976 et qui fut signée le 18 mai 1977 (résolution de l'Assemblée générale 31/72, TIAS 9614). Ce règlement est entré en vigueur le 5 octobre 1978 mais devait être ratifié par chacun des États membres. Ce fut fait le 13 décembre 1979 aux États-Unis par le président Jimmy Carter et par le Sénat le 17 janvier 1980. Deux projets de modifications de cette loi furent déposés en 2005 pour allouer certaines dérogations, établir un comité de recherche sur les opérations de modification du temps et établir une politique nationale sur le sujet. Il ne furent cependant jamais adoptés.
Depuis les années 1950, on l'utilise aussi pour la lutte contre la grêle. L'enrichissement de l'air en noyaux de condensation favorise aussi le passage de la phase gazeuse en phase solide, et donc la formation de grêle. Cela parait contradictoire, mais en fait il n'y a pas de paradoxe : l'ensemencement des nuages est censé favoriser la formation de nombreux grêlons de petite taille et ainsi lutter contre la croissance d'un nombre plus restreint de gros grêlons sur l'humidité atmosphérique disponible.