L'épandage est une technique agricole consistant à répandre divers produits sur des champs de cultures.
Ces produits peuvent être des produits chimiques comme des herbicides, ou des pesticides, ou bien des engrais chimiques, des produits naturels, comme des excréments animaux ou des boues d'épuration urbaines ou bien des effluents liquides ou des boues d'origine industrielle.
L'épandage de boues liquides, issues de station d'épuration petite à moyenne, est effectué à l'aide d'une tonne à lisier. Les boues pâteuses sont épandues à l'aide d'épandeurs (type épandeur à fumier par exemple).
L'épandage comprend:
Les prescriptions techniques applicables aux épandages sur les sols agricoles des boues issues du traitement des eaux usées sont fixées par l'arrêté du 8 janvier 1998, signé par Dominique Voynet, alors ministre de l'environnement (l'épandage des effluents ou des boues d'origine industrielle et issus d'installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) est encadré par l'arrêté du 2 février 1998).
Des règles précises sont fixées pour la qualité des boues dont :
En France en 2004, le traitement des eaux résiduaires urbaines a généré plus de 900.000 tonnes/an de matière sèche (50 grammes de matière sèche par jour et par habitant) issue des boues d’épuration. Entre 55 et 60% d'entre elles sont épandues en agriculture, tandis que 20 à 25% sont mises en décharge et 15 à 20% sont incinérées. Cependant en raison de l’accroissement démographique, de la croissance du parc des stations d’épuration (step) et de l’amélioration du rendement d’épuration, la production de produits résiduaires ne cesse d’augmenter, alors que les filières de recyclage et d’élimination diminuent. La surface agricole utile concernée par les épandages de boues d'épuration ou de boues industrielles est très faible (moins de 5 % de la SAU).
La filière épandage reste le débouché le plus pertinent d'un point de vue environnemental (apports d'engrais naturels se substituant aux engrais du commerce et de matière organique nécessaire à l'entretien des sols) et économique (coûts d'épandage plus faibles que l'incinération ou le stockage ("mise en décharge").
Une alternative possible est l’épandage sur parcelles boisées. Il concernerait principalement les peuplements forestiers en gestion intensive (plantations de résineux ou de feuillus, taillis pour la production de biomasse). Depuis 1998 ces épandages sont effectués à titre expérimental et après autorisation préfectorale dans le cadre du réseau national ERESFOR avec la participation de l'ADEME.
La forêt communale d'Ychoux, à environ 60 km de Bordeaux, en pleine forêt landaise abrite l'un des "sites-ateliers" étudiés par l'INRA. Des pins maritimes plantés en 1992 émergent d'un sous-bois de bruyères, ajoncs et molinie bleue. Les chercheurs étudient depuis 1999 les effets à moyen et long terme d'épandages réguliers de faibles quantités (3 tonnes de matière sèche par hectare et par an) de 4 types de boues (boues liquides, pâteuses, chaulées et compostées).
Au bout de 3 ans, ils observent qu'avec les boues liquides la croissance des arbres augmente de 16%. Cette croissance est vraisemblablement due à l'amélioration de la nutrition minérale, surtout phosphatée, mise en évidence en analysant les aiguilles de pin. Mais l'effet le plus spectaculaire est visible sur le sous-bois, avec une augmentation de biomasse de 300% avec les boues liquides, 150 % avec le compost.
Pour les deux autres types de boues, aucun résultat significatif n'a encore été obtenu.