| |
Contexte général | |
Zone d’influence | France |
---|---|
Fiche d’identité | |
Fondation | 1993 |
Siège central | 104 rue Romain Rolland 93260 Les Lilas |
Secrétaire général(e) | Bernadette Groison |
Membres | 162 000 |
Site Internet | www.fsu.fr |
modifier |
La Fédération syndicale unitaire est la première organisation syndicale en France de l'enseignement. C'est également la première organisation syndicale de la fonction publique d'État. La FSU compte 162 000 adhérents, dont 88 % d'enseignants.
Son fonctionnement, qui associe les syndicats nationaux, les sections départementales et les tendances, est repris de la FEN dont elle est issue.
Sa secrétaire générale est Bernadette Groison.
On peut trouver les fondements de la FSU dans la Charte de Clermont-Ferrand proposée lors du Congrès de 1991 de la Fédération de l'éducation nationale par l'ensemble des minoritaires (syndicats, tendances et sections départementales) de la fédération.
Cette charte proposait un nouveau fédéralisme, contestant celui pratiqué par la direction de la FEN. Le rassemblement opéré à cette occasion était relativement inédit : rappelons qu'en 1967, lorsque la tendance jusque là majoritaire fut mise en minorité dans le Snes, elle put s'appuyer sur l'École Emancipée pour conserver provisoirement la direction de ce syndicat. Vingt-cinq ans plus tard, la géographie interne avait donc profondément changé.
En 1992, au moment de l'exclusion de la FEN du SNES et du SNEP, qui refusaient de se dissoudre dans un Syndicat des Enseignants, l'ensemble des signataires de la Charte de Clermont-Ferrand décident de garder contact. Ils créent alors des Comité de Liaison Unitaire (CLU), qui vont dans bien des départements comme au niveau national, être le lieu de débat sur l'avenir de la FEN, puis sur la forme de la future fédération.
Après une bataille juridique qui voit confirmer, par un congrès extraordinaire, l'exclusion des syndicats du second degré, le pas est franchi, et la Fédération syndicale unitaire (FSU) est créée en 1993. Elle rassemble alors des structures anciennes (les syndicats nationaux exclus ou ayant décidé de quitter la fédération, une trentaine de sections départementales de la FEN, dirigée soit par Unité et Action, soit par l'Ecole Emancipée), des structures nouvelles (comme le syndicat du premier degré, le SNUipp, et l'essentiel des sections départementales), ainsi que les tendances minoritaires, organisations assez informelles.
À la surprise générale, en décembre 1993, lors des élections professionnelles chez les enseignants, la FSU, qui ne dispose encore que de statuts provisoires et qui, dans nombre de départements, n'a pas de moyens militants très conséquents, devient la première fédération de l'éducation nationale, passant devant la FEN.
Le congrès fondateur, qui a lieu à Mâcon en mars 1994, se tient donc dans des conditions optimales, ce qui n'empêche pas les débats d'être assez vifs entre des composantes qui n'ont pas forcément la même conception du rôle d'une structure fédérale. Lors de ce congrès est annoncé le retrait du CIP, ancêtre du CPE, que la FSU avait condamné et contre lequel elle avait combattu.
Le souci principal, dans cette période, est d'éviter que ce qui avait été considéré comme l'hégémonisme d'un syndicat (le SNI) et d'une tendance (UID) dans la FEN se reproduise dans la FSU. Outre le fait que le secrétaire général de la fédération est choisi parmi les représentants du syndicat de l'enseignement agricole, des dispositions statutaires (comme le vote à 70 % de toutes les décisions) limitent l'influence d'Unité et Action, la tendance largement majoritaire.
À partir de 1995, cependant, des tensions internes vont se faire jour entre la direction du SNETAA et le reste de la fédération. La FSU gagne en effet à la fin de cette année une reconnaissance certaine de sa place dans le syndicalisme français en participant de façon très active à la mobilisation contre le « plan Juppé » de réforme des retraites et de la protection sociale. Mais le SNETAA estime que la fédération dérive vers une forme de syndicalisme contestataire et politisé, et devrait se cantonner dans la défense des personnels qu'elle représente.
Cette divergence va se transformer en crise interne, lorsque la direction du SNETAA décide de ne plus payer ses cotisations fédérales, de ne pas siéger dans les instances et de ne pas participer aux congrès fédéraux. Cette crise va pourrir la situation interne jusqu'en 2001, année où les instances nationales constatent que le refus du SNETAA de payer ses cotisations constitue une démission de la fédération. C'est, à cette heure, la seule désaffiliation qui ait touché la fédération.
La période est aussi marquée par une crise de direction. Michel Deschamps démissionne brutalement de son poste de secrétaire général en 1999, pour figurer sur la liste du Parti communiste français aux élections européennes. Un duo, constitué des secrétaires généraux des deux principaux syndicats, Monique Vuaillat (SNES) et Daniel Le Bret (SNUipp) est alors mis en place. Cette direction dont la composition est surtout liée à des équilibres internes difficiles à trouver, ne fonctionne pas vraiment. L'année suivante, Daniel Le Bret quitte toutes ses responsabilités syndicales. Il est remplacé, aux côtés de Monique Vuaillat, par Pierre Duharcourt (SNESUP), un professeur des universités respecté, connu pour la qualité de son travail intellectuel et pour ses engagements militants de longue date (il a été, notamment, secrétaire général du SNESUP de 1977 à 1983). Lorsque Monique Vuaillat part en retraite, pour des raisons d'équilibre, Pierre Duharcourt quitte également sa responsabilité à la tête de la fédération. Un nouveau secrétaire général, unique, est alors élu : c'est Gérard Aschieri, issu du SNES, mais surtout connu pour son travail de négociateur et d'élaboration syndicale sur les questions corporatives.
Pour autant, la FSU, qui décide de créer un nouveau syndicat des lycées professionnels, le SNUEP, ne voit pas son développement s'arrêter. Grâce à la progression des « nouveaux syndicats », et notamment du SNUipp, qui passe devant le SE-FEN aux élections professionnelles, elle devient la première fédération de la fonction publique d'État.
Elle participe à de nombreuses mobilisations, directement ou par le biais de ses syndicats nationaux. En 2003, elle est un des principaux moteurs de l'action contre la réforme des retraites et la décentralisation.
Parallèlement, la question de son avenir et de sa place dans le syndicalisme se pose de façon constante. Contrairement à l'UNSA, par exemple, la FSU ne théorise pas son autonomie et s'interroge en permanence sur la stratégie à adopter pour rassembler le syndicalisme. Après avoir décidé en 2001 d'élargir son champ de syndicalisation à toute la fonction publique d'État, elle franchit un nouveau pas en 2004, lors du Congrès de Perpignan, décidant d'accepter désormais des syndicats des trois fonctions publiques. Cette décision est prise après des débats assez serrés.
Mais, malgré l'adhésion de nouveaux syndicats, pour l'essentiel issus de l'opposition interne de la CFDT, l'implantation de la FSU en dehors de son champ historique de l'éducation, recherche et culture, reste assez faible. En 2007, le Congrès de Marseille décide de « relancer » cette implantation, tout en ouvrant le débat sur d'autres options pour l'avenir de la FSU.
Depuis 1999, la FSU s'est vue reconnaître le droit de siéger au Conseil Economique et Social. Néanmoins, l'unique siège dont elle dispose ne lui permet pas de constituer un groupe. Pierre Duharcourt, qui la représente dans cette assemblée, siège au sein du groupe des personnalités qualifiées.