François Wetterwald (1911-1993) est un chirurgien français, animateur du réseau de Résistance Vengeance, déporté au camp de concentration de Mauthausen, écrivain et poète.
De retour de captivité de guerre, François Wetterwald et son ami le médecin Victor Dupont, aussi appelé Vic Dupont (1909-1976), décident en janvier 1941 de suivre l'appel du général de Gaulle et de "reprendre" le combat contre l'envahisseur allemand.
Wetterwald désire rallier les Forces françaises libres. Il tente de passer en Algérie. Il est arrêté à la ligne de démarcation, et condamné à 6 semaines de prison par les autorités allemandes de Moulin, le 6 janvier 1941.
François Wetterwald devient interne en médecine des hôpitaux de Paris, en 1942.
À la réunion du 13 janvier 1943, 64, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris, dans le bureau du directeur de la Caisse d'allocations familiales de la Seine, Dupont charge Wetterwald de prendre la direction des Corps Francs.
Wetterwald continue à exercer sa profession de médecin, jusqu'à son arrestation. Il cache ses archives de la Résistance dans la bibliothèque des internes de l'hôpital Broussais, puis de l'hôpital de la Salpêtrière, de Paris.
Au mois de juillet 1943, Wetterwald effectue une tournée en province à Orléans, Quimper, Pithiviers, Évreux, Nevers, et Saint-Pierre-le-Moûtier.
Le 9 octobre 1943, Victor Dupont est arrêté à la Gare de Paris-Montparnasse. Déporté à Compiègne cent jours après son arrestation, il arrive à Buchenwald, en Allemagne, le 24 janvier 1944. L'arrestation de Dupont qui dirigeait l'ensemble Turma-Vengeance force Wetterwald à assumer une "charge écrasante".
Wetterwald sait que la Gestapo le recherche activement depuis longtemps. Il envisage qu'il peut être arrêté à tout moment. Il prépare son organisation à cette éventualité.
Il est arrêté une première fois, le 1er janvier 1944. Il devait rencontrer, chez un membre de son réseau, Prémonville, boulevard Malesherbes, à Paris, quelques-uns des membres de son comité directeur, à 16 heures. Il raconte: "Une souricière avait été dressée dans l'appartement de notre chef d'action immédiat par les soins de la brigade des renseignements généraux de la préfecture de police (chefs Rotte et David)". Il fut finalement relâché.
Deux semaines plus tard, ce fut l'arrestation finale. Elle se passe le samedi 15 janvier 1944, à 16 heures précises, Wetterwald sort de la bouche du métro La Muette et s'engage de quelques mètres dans l'avenue Mozart. Il a été trahi par Max Dumas.
Il est transféré à Fresnes, le 18 janvier 1944. Il est ramené rue des Saussaies, le 11 février 1944. Il est transféré à Compiègne, le 17 mars 1944. Il part pour l'Allemagne, le 6 avril 1944.
" [...] Et alors, la chute commence. Une chute verticale et qui va durer trois jours. Trois jours, est-ce long, est-ce court? Trois jours de chute vers l'inconnu; mais le présent est tellement absorbant que l'esprit, l'imagination ne font pas de très grands bonds. Trois jours sans manger, sans boire, sans dormir, presque sans respirer. Trois jours sans vêtements, nus tassés à 125 dans des wagons de marchandises (40 hommes, 8 chevaux) [...] "
Francois Wetterwald est déporté au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, où il arrive le 9 avril 1944, puis affecté à l' "hôpital" d'une de ses annexes, le camp de concentration d'Ebensee.
Pierre Frilet (1920-?), adjoint de Wetterwald, qu'il remplace après son arrestation, est lui-même arrêté, deux semaines après Wetterwald, le 31 janvier 1944 et déporté. Il deviendra plus tard le président de l'Amicale Turma-Vengeance.
Après la guerre, Wetterwald devient titulaire de la Médaille de la Résistance et commandeur de la Légion d'honneur.
Il participe à la création de l'Association nationale des médecins déportés et internés de la Résistance. Il en sera le secrétaire général puis président d'honneur jusqu'à son décès le 14 juin 1993, à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.