Un moulin est une machine à moudre les grains de céréale en farine et, par analogie, une machine à broyer, piler, pulvériser diverses substances et à extraire certains produits (huile, pommes, poudre, épices, fromage, légumes, poivre, sel, canne à sucre, sucre glace).
Du latin molinum issu de mola meule, le moulin désigne une installation pré-industrielle ou semi-industrielle. Son mécanisme peut être mu par la force humaine ou animale, par l’eau ou le vent. Il réduit les grains de céréales en farine, ou bien extrait le jus ou le suc (moulin à farine, à huile, à cidre, à tan…). « Molinologie » serait un néologisme inventé en 1965, selon Claude Rivals, par un Portugais qui a organisé le premier symposium européen sur l’histoire des moulins et de leurs techniques.
Par extension, le terme désigne l’installation qui anime et abrite le moulin, ou une installation semblable, animant une pompe, un générateur ou tout autre mécanisme rotatif, mu par une force naturelle. Le mot moulin est aussi donné à des foulons, à des établissements qui travaillent des végétaux (fibres pour tissus ou papier) ou bien des métaux (martinets), ou encore à d’autres qui assurent l’irrigation.
Le moulin peut être actionné par différentes forces :
En français, celui qui fait tourner un « moulin » est un « meunier ». Le patronyme correspondant, très répandu (aussi localement Monnier, Lemonnier), connaît des variantes selon les langues régionales : molinièr (prononcer « mouliniér » [muli’ɲɛ] ou molièr prononcer « moulié » [mu’ʎɛ]) en langue d'oc, müller en alsacien, etc.
Le moulin a évolué considérablement durant le Moyen Âge. En effet, dès le Haut Moyen Âge et très nettement à partir du XIIe siècle, on assiste en Europe à une multiplication des moulins à eau. Ces derniers sont utilisés à des fonctions de plus en plus diversifiées et la variété des aménagements hydrauliques qui leur sont associés ne cesse de croître. En majorité destinés aux blés, ils sont équipés de roues horizontales, plus couramment verticales (recevant l’eau au-dessous ou au-dessus). Ces derniers, les plus puissants, sont aussi les plus coûteux du fait de l’engrenage dont ils sont pourvus. Tous sont installés sur la berge d’un bief ou d’un cours d’eau, ou encore sur une embarcation (moulin à nef). Les meules actionnées par la force hydraulique peuvent moudre le blé mais aussi écraser les graines d’œillette, les plantes tinctoriales, broyer le minerai.
À la fin du XIe siècle, plus largement au XIIe siècle, l’usage de plus en plus courant de l’arbre à cames qui transforme le mouvement rotatif en alternatif aboutit à la diffusion des moulins industriels qui pilent et martèlent : moulins à foulon, à tan, à fer, puis au cours du XIIIe siècle, à papier. Sur les côtes anglaises et des Pays-Bas au Portugal, les moulins à marée sont fréquents à partir du XIIe siècle. Dans le même temps, la force du vent est maîtrisée pour moudre des céréales dans les moulins sur pivot puis dans des moulins-tours. Pour certaines activités, l'usage du moulin à sang (énergie humaine et animale) domine encore à la fin du Moyen Âge : c’est le cas pour le broyage des olives.