Les Grands Moulins de Pantin sont une minoterie industrielle créée à Pantin en 1884, le long du Canal de l'Ourcq et des voies ferrées de l'Est, par la Société des moulions Abel Leblanc, sur le site de moulins préexistants.
Après leur abandon comme minoterie, ils sont réhabilités pour y réaliser un ensemble immobilier de bureaux conçu par le cabinet d'architectes Reichen et Robert pour BNP-Paribas Securities Services.
Les grands moulins font partie, avec ceux de Corbeil et ceux de Paris dans le 13e arrondissement, des grandes infrastructures du XIXe siècle destinées à alimenter la capitale en farine à partir des plaines de la Brie et de la Beauce.
Le moulin, situé à proximité immédiate de Paris, entre le canal de l'Ourcq et les voies du chemin de fer de l'est, est un haut bâtiment de huit étages comprenant 24 meules. Il faisait face, lors de sa construction, aux Moulins de Piètremont, situés de l'autre côté du canal. En 1915, cette minoterie traite 600 quintaux de céréales par jour et est, par son importance, le 7e moulin alimentant Paris.
Le moulin est reconstruit en 1923 pour la Société des Grands Moulins de Paris créée par le fils du fondateur, par l'architecte Eugène Haug (collaborateur de Paul Friesé), avec une structure de béton dans laquelle s'intègre un remplissage en briques. Deux importants silos, l'un de 100 000 quintaux, l'autre de 70 000 (porté en 1934 à 130 000 quintaux), sont également construits par Eugène Haug et Ed. Zublin. La chaufferie de 1926 a une chaudière de type Babcock et Wilcox.
Après les dégâts de la guerre et notamment l'incendie du 19 août 1944, Le moulin, les silos et la chaufferie sont restaurés en 1945 par l'architecte Jean Bailly, qui créera de nouveaux bâtiments (la semoulerie en 1952, les ateliers et garages). En 1994, le site est repris par le céréalier Soufflet, conjointement avec les Grands moulins de Corbeil.
En juin 2001, le groupe Soufflet, propriétaire des Grands Moulins de Pantin ferme la meunerie ; le bâtiment est racheté par Meunier Immobilier, filiale du groupe BNP Paribas qui décide sa transformation en bureaux.
Après l'arrêt de la production en 2003, le site est abandonné et son propriétaire fait appel au cabinet d'architectes Reichen et Robert pour concevoir une réhabilitation du site afin d'y réaliser un ensemble tertiaire de 50 000 m2 de bureaux (dont 22 000 provenant de la réhabilitation des bâtiments anciens conservés), pour un investissement de 160 millions d’euros, qui doit respecter l'architecture initiale.
Certains critiquent les choix architecturaux de Reichen et Robert, mais le chantier, confié au promoteur Meunier, est néanmoins engagé. Les trois tours et les grandes toitures seront conservées. La chaufferie sera transformée en cafétéria. Le silo donnant sur le canal sera conservé et la structure du Moulin en béton et briquettes sera percée de fenêtres. Les briques des constructions seront mises en valeur.
Ces locaux sont destinés à l'entreprise BNP-Paribas Securities Services, qui devrait en prendre possession fin 2009.
Deux principes ont été appliqués :
Les moulins, épurés, garderont leur imposante et haute silhouette. Les trois tours et les grandes toitures à pans brisés seront conservées. La chaufferie en briques réfractaires sera transformée en cafétéria et l’ancienne salle des machines sera visible, au milieu de l’édifice percé de verre. Deux silos ont été démolis, le troisième qui donne sur le canal est réhabilité. La très haute structure de béton recouverte de briquettes rouges est percée de fenêtres. La semoulerie des années 1950 démolie, a été remplacée par un bâtiment simple de trois étages. La brique est à l’évidence le matériau caractéristique de l’ensemble. Elle est mise en valeur dans les bâtiments conservés et les bâtiments contemporains.
Le projet a reçu la pyramide d'argent Île-de-France (catégorie immobilier d'entreprise) décernée par la fédération des promoteurs-constructeurs d'Île-de-France.
Le site sera desservi en 2012 par une station du tramway T3.