Le dispositif en 2006
- Les soins hospitalier sont gratuits avec une priorité pour les personnes testées positives au H5N1.
- Un dispositif de tests sur les animaux est actif autour de la capitale, Djakarta où ont été détectés les cas humains les plus nombreux.
- Un dispositif de tests aléatoires concerne les provinces les plus peuplées, dont l'île de Java où il faut dans le même temps réparer les dégâts du volcan du Merapi.
- Une nouvelle loi d'urgence devrait permettre aux autorités d'intervenir plus facilement
- Le pays fait partie de l'ASEAN, qui organise des exercices et développe la coopération.
Contexte aggravant
- De janvier à avril 2004, le pays est victime d'une grande flambée de dengue (plus de 58 000 cas et plus de 650 morts) qui a été traité en priorité par les services sanitaires. La grippe aviaire a lors pu s’étendre discrètement dans les élevages (pas de données concernant les oiseaux sauvages).
- Il y aurait environ 1,3 milliard de poulets (début 2006) dans le pays, qui vivent depuis toujours avec la population. Les combats de coqs sont populaires.
- La sensibilisation semble difficilement pénétrer les communautés éloignées de paysans.Selon Jakarta Post (11 août 2006), beaucoup d’indonésiens pensent encore que le H5N1 n’existe pas. Faute d'information officielle gagnant les campagnes, début 2006, les habitants ne savent généralement pas si le virus est (encore) présent, ni s’il a été maîtrisé ou s’il faut traiter ou vacciner, si du Tamiflu est disponible, ou s’il vaut mieux tuer les oiseaux ou les vacciner. On ignore les précautions à prendre pour l’élevage ou la mise à mort et préparation des volailles, pour la désinfection des poulaillers, ou la gestion des abats, etc. Les fonctionnaires du pays semblent eux-mêmes donner des avis divergents, quand ils sont informés de la stratégie nationale ou locale que d'aucun jugent peu claires.
Le gouvernement central est accusé de n’avoir souvent presque rien fait quand les poulets commençaient à mourir. Il n’a pas selon la presse fait de rapports publics sur le sujet, mais les médias eux-mêmes reconnaissent n’avoir pas relayé le travail de la Commission nationale sur la grippe aviaire créée en 2006, dont le Djakarta Post, qui en août 2006 appelle de ses vœux une information « constante, alarmiste et instructive » plutôt que « fragmentaire, confuse et tardive ».
- L'exploitation effrénée de la forêt et des écosystèmes localement très dégradés favorisent les maladies émergentes.
- Le tourisme commence à se développer, y compris pour les indonésiens eux-mêmes ajoutant ses flux à ceux engendrés par l'exode rural et les trajets domicile-travail.
- Les échanges commerciaux et flux de véhicules sont intenses, alors que les villes sont caractérisées par une population dense, nombreuse et vivant dans une forte promiscuité, y compris avec les volailles.
- Le volcan du Merapi qui a détruit une partie du centre de Java le 27 mai 2006 continue à expulser des nuées ardentes, des lave et des nuages de gaz sulfureux. Des tremblements de terre sont fréquents, et le contexte de l'après-tsunami ne facilite pas la bonne gestion des élevages.
- Des élevages industriels de poussins de 1 jours ont été délocalisés d'occident dans ce pays.
- Le contexte politique n'est pas favorable à la transparence et à l'efficacité.
- Les efforts du gouvernement n'ont pas été à la mesure du problème. La Banque asiatique de développement estimait en avril 2006 que seuls 14 millions de dollars (11 millions d'euros) avaient été affectés à la lutte contre la grippe aviaire, alors que le gouvernement lui-même reconnaissait qu’au moins 30 fois plus étaient nécessaire.
- - L’ONU évalue le besoin d’aide d’urgence à 103 millions de dollars (78 millions d'euros) dans les 6 mois.
- - L’OMS estime que ce gouvernement et les organisations internationales présentes dans le pays de 220 millions d'habitants, éparpillés sur 17.000 îles n’ont pas les moyens d’agir, étant notamment freiné par un triple niveau d’autorité, local, régional et national.