Le manuel scolaire (du latin manus, la main), considéré au XIXe siècle comme le livre résumant tous les autres est un ouvrage didactique ayant un format maniable et regroupant l'essentiel des connaissances relatives à un domaine donné.
L’apparition du manuel scolaire peut être mis en parallèle, comme de nombreux livres, avec l'invention de la presse à imprimer en 1454. C’est 30 ans plus tard, précisément en 1470, qu’est publié le premier manuel scolaire français reconnu comme tel par les éditeurs actuels. Il s’agit d’un recueil en latin, imprimé à Paris et portant le nom de Lettres de Gasparin de Pergame.
Il n’y aura par la suite (et jusqu’au XVIIIe siècle) que de rares ouvrages consacrés à l’éducation des enfants de publiés. L’origine religieuse du manuel scolaire lui conféra, pendant plusieurs dizaines d’années, une fonction d’enseignement de valeurs morales. La plupart des écoles étaient alors confessionnelles et l'enseignement était surtout pratiqué par des religieux. Ce n'est qu'à partir de la fin du XIXe siècle que la dimension pédagogique du manuel est mise en valeur, notamment grâce aux différentes décisions de Jules Ferry en matière d'éducation et à un décret de janvier 1890 qui impose aux instituteurs de recourir à des livres pour leur enseignement.
C'est dans les années 1950 qu'apparaît une nouvelle génération de manuels afin de correspondre à l'évolution des méthodes d'apprentissage : les auteurs contemporains sont favorisés par rapport aux classiques et le cours magistral est remplacé progressivement par des activités incitant l'expression orale des élèves.
Les années 1970 (et l'influence non négligeable de mai 1968) sont l'une des périodes pivot pour l'enseignement et les manuels scolaires : ces derniers qui étaient jusqu'à maintenant hiérarchisés en chapitres très "figés" adoptent alors une structure éclatée et aérée où la signalétique, la typographie et la mise en page possède leur propre signification. Désormais, les manuels scolaires ne se prêtent donc plus à une lecture en continu.
Les manuels scolaires sont maintenant illustrés et conçus de façon à être attractifs et complets. Généralement organisés en chapitres, ils peuvent contenir, en plus des documents nécessaires pour appuyer le cours du professeur, des exercices de compréhension et/ou de recherches, selon les matières abordées.
Ils couvrent les matières générales et certaines matières spécialisées.
Achetés par l'élève ou prêtés par son établissement scolaire, ils remplissent les sacs des écoliers, notamment au collège, où de nombreuses personnes (enseignants, parents et élèves, médecins) les décrient à cause de leur poids considéré comme excessif, car pesant sur le dos des écoliers.
Les livres scolaires (de la maternelle au BTS) sont à l'origine d'une grande consommation de papier et d'encres toxiques, et de production de déchets, d'émissions de gaz à effet de serre lors de leur production, vente, destruction...
Le chiffre d'affaires des manuels scolaires (toutes classes confondues) était en France 226 millions d'euros par an, soit 9% du chiffre d'affaires de l'édition dans le pays. Plus de 50% des achats de livres scolaires concernait les collèges et les lycées. Un quart était pour les écoles primaires et 20% pour l'enseignement professionnel.
Ils servent plusieurs fois (ce qui réduit un peu leur empreinte écologique, mais certains sont fréquemment réédités).
Dans leur contenu, depuis le Sommet de la Terre de Rio, conformément aux programmes, ils commencent à décrire et illustrer les principes et critères du développement durable.
En France la Loi Grenelle II impose à compter du 1er janvier 2013, que toute impression ou réimpression de livres scolaires soit impérativement faite à partir de papier recyclé ou issu de forêts gérées durablement.
Des outils innovants et collaboratifs apparaissent avec par exempleWikibook et wikiversité qui offrent, notamment pour les populations pauvres des alternatives nouvelles (Enseignant et élèves pourraient même théoriquement faire et améliorer le manuel qui leur semblerait le plus adapté, ou traduire d'autres manuels, etc.), à condition d'être connecté à l'Internet.
Localement on expérimente des dotations en ordinateurs portables permettant de limiter le poids de livres à transporter, ainsi que de nouvelles formes de travail collaboratif ou d'apprentissage en ligne. Les bilans écologiques de cette alternative doivent encore être améliorés et précisés.