Marc Tiffeneau | |
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Naissance | 5 novembre 1873 Mouy, Oise (France) |
Décès | 20 mai 1945 (à 71 ans) Paris (France) |
Nationalité | Français |
Champs | Chimie Pharmacologie Médecine |
Institution | Académie de médecine Académie des sciences École de pharmacie Hôpitaux de Paris Faculté de médecine de Paris Société de pharmacie de Paris Société chimique de France |
Diplômé | Diplomé de pharmacie Docteur en médecine Docteur en sciences Agrégé de la faculté de médecine |
Célèbre pour | ses travaux sur les transpositions moléculaires |
Distinctions | Prix Jecker (1911 et 1923) |
Beau-frère d'Ernest Fourneau | |
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Marc Tiffeneau est un chimiste, pharmacologiste et médecin français, né en 1873 et mort en 1945, surtout connu pour ses travaux sur les transpositions moléculaires. Il a donné son nom à la réaction de Tiffeneau-Demjanov.
Marc Émile Pierre Adolphe Tiffeneau est né à Mouy, dans l’Oise, le 5 novembre 1873, de François-Guillaume Tiffeneau, marchand de nouveautés et confections à Mouy, et de Louise Voidier.
Interne au pensionnat Saint-Joseph à Pont-Sainte-Maxence chez les Frères maristes, bachelier en 1889, Marc Tiffeneau entre comme stagiaire à la pharmacie Frigaux de Pont-Sainte-Maxence. L’année suivante, il est accueilli par Pierre Vigier dans son officine de la rue du Bac à Paris. En 1891, Tiffeneau obtient la deuxième partie de son baccalauréat. En 1892, ayant passé son examen de validation de stage, il intègre l’École de pharmacie. Il y suit le cours libre d’Auguste Béhal selon la théorie et la notation atomiques. C’est alors qu’il se lie d’amitié avec Ernest Fourneau, dont il épousera l’une des sœurs et avec lequel, en 1903, il fondera le groupement la Molécule.
En 1893, reçu au concours de l’internat des hôpitaux de Paris, Tiffeneau est nommé à l’hôpital Ricord où il travaille sous la direction de Béhal et où il retrouve en salle de garde Armand Valeur, Edmond Blaise, Alexandre Degrez. En 1895, il est promu préparateur aux travaux pratiques de l'École de pharmacie. Admis au concours des asiles de la Seine en 1897, il devient interne à l’hôpital Sainte-Anne. Il obtient son diplôme de pharmacien en 1899. Reçu pharmacien des hôpitaux de Paris en 1904, il est affecté à la direction du service pharmaceutique de l’hôpital Bretonneau, puis de l’hôpital Boucicaut. Enfin, il est promu pharmacien-chef de l’Hôtel-Dieu, fonction qu’il exercera de 1927 à 1937.
En 1907, Tiffeneau soutient sa thèse de doctorat en sciences sur « les carbures benzéniques à chaîne latérale pseudo-allylique, étude de quelques migrations moléculaires » et, en 1910, sa thèse de doctorat en médecine porte sur « quelques alcaloïdes voisins de l’hordénine et de l’adrénaline ». Agrégé de la faculté de médecine la même année, il commence à enseigner la pharmacologie. De 1924 à 1926, il donne un cours de chimie au département des sciences physiques, chimiques et naturelles (PCN) de la faculté des sciences. En 1927, il est nommé professeur de pharmacodynamie à la faculté de médecine. Pendant quatorze ans, il continuera d’enseigner la pharmacologie, la matière médicale et la chimie thérapeutique.
Tiffeneau s’intéressait à l’histoire des sciences : il a publié des ouvrages sur Charles Gerhardt et sur Jean-Baptiste Dumas. En mélomane averti, il lisait les partitions à livre ouvert, il chantait avec une voix de ténor et, grand admirateur de Wagner, il se rendait chaque année à Bayreuth où il retrouvait Jean Cantacuzène, Auguste Marie, Henri Delacroix. Grand voyageur enfin, Tiffeneau a parcouru l’Europe et les deux Amériques, tant par goût et par curiosité personnels que par intérêt et par devoir professionnels, pour dispenser son savoir et rencontrer des savants étrangers. Sa fin fut brutale. Il s’apprêtait à monter dans le train pour Londres afin d’y rejoindre des collègues de la Société des Nations avec lesquels il travaillait à la Pharmacopée internationale, lorsqu’il mourut, foudroyé, le dimanche de la Pentecôte, 20 mai 1945, sur un quai de la gare du Nord.