ses travaux sur les amino-alcools et oxydes d'éthylène les éphédrines les acides amino-alcools les alcaloïdes la stéréochimie les uréides (hypnotiques) les urées complexes les composés arsenicaux les composés mercuriels les antipaludiques les sulfamides et les sulfones la chimiothérapie du système sympathique (antihistaminiques et curarisants).
Distinctions
Prix Gobley 1905 Prix Nativelle 1910 Prix Berthelot 1913 Prix Jecker 1919 1931 Prix Parkin 1924 Prix Mounier 1941
Gendre de Paul Segond, chirurgien Beau-frère de Marc Tiffeneau, chimiste Père de Jean-Claude Fourneau, artiste peintre
modifier
Ernest Fourneau est le fondateur de la chimie thérapeutique française. Directeur du service de recherche scientifique des établissements Poulenc frères (1903-1911), chef de service du laboratoire de chimie thérapeutique de l'Institut Pasteur (1911-1944), directeur d'un laboratoire de recherches de Rhône-Poulenc (1946-1949), on lui doit, entre autres, la découverte de la Stovaïne (du nom anglicisé de son inventeur), premier anesthésique local de synthèse, la mise au point du Stovarsol, antisyphilitique dérivé de l’arsenic, et l’élucidation de la structure du 205 Bayer, efficace contre la maladie du sommeil. Il faut encore porter à son crédit la découverte des propriétés thérapeutiques des sulfamides, aboutissement de recherches menées sous sa direction.
1872 : naissance à Biarritz, le 4 octobre, de Jean Fourneau et Marie-Pauline Bordes, hôteliers à l’Hôtel de France puis propriétaires de l’hôtel Victoria ;
1882-1889 : études secondaires au lycée de Bayonne ;
1889 : baccalauréat de l’enseignement spécial, à Bordeaux ;
1889-1892 : stage chez Félix Moureu, pharmacien à Biarritz ;
1892 : examen de validation de stage, à Paris ;
1892-1893 : service militaire ;
1893-1898 : études à l'École supérieure de pharmacie à Paris. Il suit le cours libre de chimie organique que dispense Béhal, basé sur la théorie et la notation atomique ;
1895 : il est reçu au concours de l'internat de Pharmacie ;
1895-1896 : il suit le cours de microbiologie de l'Institut Pasteur ;
1897 : stage auprès de Charles Moureu, pharmacien en chef des asiles de la Seine, qui lui enseigne les méthodes de la chimie organique ;
1899-1902 : séjour en Allemagne, d'abord à Heidelberg chez Curtius et Gatterman, afin de perfectionner ses connaissances en chimie organique, puis à Berlin auprès d'Emil Fischer, spécialiste de la chimie des sucres et de celle des purines, enfin auprès de Richard Willstätter à Munich, où il s'initie à la chimie des alcaloïdes ;
1900-1907 : il exploite une officine rue de Lyon, à Paris, avec R. Ferdinand, l'un de ses anciens condisciples à la faculté de Pharmacie ;
1903-1911 : il crée et dirige le service de recherchescientifique des établissements Poulenc frères (Ivry) qui ont entrepris de se diversifier vers la recherche et la fabrication de médicaments organiques de synthèse ;
1903 : il découvre le premier anesthésique local de synthèse, la Stovaïne. Il fonde avec Marc Tiffeneau un groupement de jeunes chimistes : la Molécule. Marcel Delépine, Edmond Blaise, Marcel Sommelet, Justin Dupont, Raymond Delange, Gabriel Bertrand, Armand Valeur, Henri Masson, Stoffel en sont les premiers membres. Au début de la guerre 1914, de jeunes industriels les rejoignent, comme Camille Poulenc, Francis Billon ou Albert-Buisson ;
1905 : il reçoit le prix Gobley (partagé avec Léon Brunel), pour une « Étude sur les amino-alcools et les éphédrines synthétiques » ;
1906 : il épouse Claudie Segond, fille du chirurgien Paul Segond et petite-fille de la femme de lettres Juliette Adam. Le couple aura trois fils, Jean-Claude, Jean-Paul et Jean-Pierre ;
1907 : premiers travaux sur les arsenicaux et l'atoxyl, que Fourneau identifie à l'arsénanilide de Béchamp ;
1910 : il reçoit le prix Nativelle de l'Académie de médecine ;
1911-1944 : il crée et dirige à l'Institut Pasteur, à la demande d'Émile Roux, un laboratoire de chimie thérapeutique. Viennent y travailler notamment : J. et Th. Tréfouël, G. Benoit, Y. de Lestrange, Daniel Bovet, F. Nitti, Ph. Nitti-Bovet. De grands médicaments voient le jour, développés en collaboration avec les établissements Poulenc frères puis la société Rhône-Poulenc ;
1913 : il reçoit le prix Berthelot de l'Académie des sciences ;
1914-1918 : il est mobilisé comme pharmacien aide-major de 2e classe au laboratoire d'analyses de la Pharmacie centrale, puis attaché comme chimiste à la direction des Inventions, études et expériences techniques ;
1917 : il donne un cours de chimie pharmaceutique à la faculté de pharmacie de Madrid, où il met en place le laboratoire des travaux pratiques de synthèse des médicaments, confié à Casares Gil. Cours et travaux pratiques sont réunis dans un ouvrage paru en 1921 et traduit en plusieurs langues ;
1919 : il est élu membre de l'Académie de médecine ;
1919-1933 : il est secrétaire général de la Société chimique de France ;
1920 : il devient membre titulaire de la Société de biologie ;
1920-1921 : il crée un cours de chimiothérapie à l’université de Madrid, et le professe pendant deux ans ;
1921 : il met au point un médicament dérivé de l'arsenic, le Stovarsol, dont C. Levaditi teste l'efficacité contre la syphilis ;
1923 : il prend l'initiative, au nom de la Société chimique de France, de renouer des relations intellectuelles avec les chimistes d'URSS, auxquels il adresse d'abord une aide matérielle, puis l'envoi gratuit de la collection du bulletin de la Société chimique de France ;
1924 : il réussit à élucider la structure chimique complexe d'un médicament efficace contre la maladie du sommeil, le 205 Bayer ou Germanine, dont la formule est tenue secrète par les Allemands. Baptisé par Fourneau 309 F, il est fabriqué par Rhône-Poulenc sous le nom de Moranyl ;
1924 : il devient membre titulaire de la Société de pathologie exotique ;
1925 : il découvre l'orsanine, autre médicament efficace contre la maladie du sommeil ;
1926 : il devient membre de la section française du Comité franco-allemand d'information et de documentation, fondé par l'industriel luxembourgeois Émile Mayrisch ;
1935 : il dirige les recherches de D. Bovet, F. Nitti et des époux Tréfouël sur une matière colorante, le Prontosil, étudiée par le chimiste allemand G. Domagk et capable de guérir des affections à streptocoques. Ce travail aboutit à la découverte, qui va bouleverser la thérapeutique des maladies infectieuses microbiennes, de l'agent actif des sulfamides : le 1162 F ;
1935-1939 : il prend la vice-présidence française du Comité France-Allemagne, dont Otto Abetz est le vice-président allemand. Il milite dans les salons parisiens pour une entente économique, scientifique et culturelle avec l'Allemagne, seule capable, selon lui, d'assurer une paix durable en Europe ;
1938-1939 : il est vice-président de la Société de pathologie exotique, dont E. Roubaud est le président ;
1939-1940 : il est chargé par l'état-major de l'armée de la direction d'un laboratoire de recherche pour la découverte de substances agressives et pour la protection contre les gaz de combat allemands ;
1941 : il devient membre de la section scientifique du Groupe collaboration ;
1941-1944 : il préside le Comité consultatif de la littérature et de la documentation scientifiques du Groupement de la presse périodique ;
1942 : il se rend à ses frais en Espagne pour obtenir la libération du chimiste Molés, arrêté et menacé de mort pour avoir combattu dans les rangs républicains ;
1945 : en décembre, il est interné à la caserne des Tourelles à la Libération, puis relâché à la suite d'une pétition signée par de nombreux scientifiques français ou étrangers, dont F. Joliot-Curie ;
1946-1949 : il prend la direction du laboratoire de recherche que Rhône-Poulenc a créé pour lui dans l'ancien hôtel du duc de Chartres, rue Jean-Goujon à Paris ;
1948 : le 7 juillet, il présente sa dernière communication à l'Académie de pharmacie, une étude sur les curares qu'il signe avec Maurice-Marie Janot ;