Mariner 10 était la dernière sonde spatiale du programme Mariner. Elle fut envoyée par la NASA le 3 novembre 1973, soit environ deux ans après la sonde Mariner 9, pour étudier les planètes Vénus et Mercure, ainsi qu'effectuer d'autres mesures dans l'espace. C'est la première sonde à avoir visité Mercure. Elle a été la seule à l'avoir effectué pendant un peu moins de 33 ans avant le survol de Mercure par la sonde Messenger le 14 janvier 2008.
Mariner 10 est la première sonde à avoir utilisé l'assistance gravitationnelle d'une planète pour modifier sa trajectoire, se servant de l'attraction gravitationnelle engendrée par Vénus pour se propulser vers Mercure. Cette technique est depuis très utilisée afin d'économiser l'énergie nécessaire à faire manœuvrer les sondes.
Elle fut aussi la première à mettre en œuvre le principe de la voile solaire. Lors de sa mission, le contrôle d'attitude de la sonde eut une défaillance. Les ingénieurs décidèrent alors de repositionner les panneaux solaires pour s'en servir de voile solaire. La trajectoire de la sonde fut alors corrigée en économisant une surconsommation de carburant.
À l'origine, Mariner 10 n'avait que pour mission de survoler Vénus et d'y étudier son atmosphère (composition, structure, pression) et ses nuages, mais lors de la planification de sa trajectoire, les ingénieurs de la NASA se sont rendu compte qu'avec quelques ajustements, la sonde pourrait atteindre Mercure.
Mariner 10 survola Vénus le 5 février 1974 à 5 794 km d'altitude avant de partir pour Mercure. Durant son voyage inter-planétaire, la sonde étudia l'environnement inter-planétaire en prenant des mesures sur les vents solaires et les champs magnétiques. Trois survols de Mercure ont pu être effectués :
Le 25 mars 1975, Mariner 10 n'avait plus de carburant pour être manœuvrée. Les scientifiques décidèrent alors de clore la mission. Seuls 45% de la surface ont pu être cartographiés, car à chacun des trois survols, Mercure présentait la même face au Soleil. Mariner 10 aura rapporté près de 8 000 photographies de Vénus (4 000), Mercure (3 500) ainsi que de la Lune et de la Terre (acquises une douzaine d'heures après le décollage pour calibrer les instruments).