Michèle Leleu est née à Lille le 21 octobre 1920, morte à Briançon le 5 juin 1975 et inhumée au nouveau cimetière de Neuilly-sur-Seine, dans la tombe de la Communauté apostolique Saint-François-Xavier, congrégation religieuse fondée par Madeleine Daniélou dans laquelle elle était entrée en 1942.
Michèle Leleu, enseignante et femme de lettres, est à l'origine des travaux de recherches universitaires sur les journaux intimes. Elle a publié dès 1952 son célèbre ouvrage Les journaux intimes dans lequel elle a créé le mot diariste, anglicisme passé maintenant dans la langue française pour désigner l'auteur d'un journal intime.
Michèle Leleu est la fille de Maurice Leleu, personnalité des industries céramiques.
Michèle Leleu achève sa licence de philosophie à la Sorbonne en 1941. En 1942, elle entre dans la Communauté apostolique Saint-François-Xavier, fondée par Madeleine Daniélou. Elle enseigne dans les collèges Sainte-Marie, puis à l'École Normale Libre de Neuilly, dont elle était une ancienne élève.
Michèle Leleu a travaillé toute sa vie sur cette étude qu'elle n'a pas pu terminer, emportée par la maladie. Seuls les chapitres achevés ont été publiés.
Pendant vingt années, elle fut la secrétaire générale et la cheville ouvrière de la Société des Amis de Charles Du Bos sous la présidence de Gabriel Marcel. Elle eut la chance de bénéficier de l'aide de Madame Charles Du Bos qui lui donna accès à tous les inédits, ainsi que de l'exceptionnel accueil de nombreux amis de Charles Du Bos : Bernard Berenson, Ernst-Robert Curtius, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, François Mauriac, André Maurois et bien d'autres, qui lui apportèrent une connaissance profonde de leur ami. C'est pendant ces vingt années qu'elle entretient une importante correspondance avec de nombreux écrivains.
Elle mena de front son enseignement de la littérature contemporaine et son activité à la Société des Amis de Charles Du Bos. Elle prit la charge des 19 Cahiers Charles Du Bos où se retrouvent, déchiffrés par elle, des inédits du Journal et une partie de la volumineuse correspondance. Elle assuma les tâches ingrates de correspondance, de déchiffrement, de transcription, de toilette des manuscrits. Son travail personnel en pâtissait, mais dans cette œuvre elle conciliait ses goûts intellectuels, son sens des relations humaines, sa ferveur à se dévouer, son désir d'enseigner.
Elle fit une communication importante au Collège de France en mars 1965 lors du XVIe congrès de l'Association Internationale des Études Françaises : Une météorologie intime, le journal de Charles Du Bos.
Avec Georges Poulet et Jean Mouton, elle dirigea le colloque de Cerisy-la-Salle pendant la décade de juillet 1972 sur le thème « Permanence de Charles Du Bos ». Le 28 juillet 1972, après les témoignages de Jacques Madaule et de Maurice de Gandillac, elle y fit une communication : Genèse du dialogue avec André Gide.
Comme Charles Du Bos, elle a expérimenté la souffrance physique. Se répétant le mot de saint Paul « La mort fait son œuvre en moi, et la vie en vous », sa foi la soutenait.
Sa dernière étude : Poésie et critique : Rainer Maria Rilke et Charles Du Bos est parue dans le dernier numéro des Cahiers, dont elle assurait la relecture au moment de sa mort en 1975.
C'est en 1976, de façon posthume, que paraît Charles Du Bos, Approximation et Certitude, ouvrage reprenant les éléments inachevés de sa thèse. Michel Crépu, dans son ouvrage Charles Du Bos ou la tentation de l'irréprochable, le qualifie d'« ouvrage le plus documenté qui existe sur Du Bos ».