Myriam Watthee-Delmotte, née en 1954, est une universitaire et critique littéraire belge. Elle est maître de recherches du Fonds national de la recherche scientifique belge et professeur à l'Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve), où elle a créé et dirige le Centre de Recherche sur l'Imaginaire.
Myriam Watthee-Delmotte est spécialiste dans le domaine de la littérature française (XIXe et XXe siècles) et son objet de recherche est la dynamique des représentations littéraires contemporaines : leurs sources, les modalités de leur inscription et de leur développement, leurs supports textuels ou iconiques. Les auteurs qu'elle étudie prioritairement sont Barbey d'Aurevilly, Villiers de l'Isle-Adam, Georges Bernanos, Pierre Jean Jouve, Henry Bauchau.
Elle s'intéresse d'une part aux rapports entre art et littérature (illustration littéraire, écrits d'artistes, sémiologie comparée des formes d'expression iconiques et verbales), entre autres pour les périodes du symbolisme et du surréalisme. Elle est un des rares chercheurs à avoir analysé les textes littéraires de Salvador Dalí. Membre actif du Groupe de Recherche sur l'Image et le Texte, elle a fait créer un enseignement sur « Art et littérature » à l'Université catholique de Louvain.
Elle se focalise d'autre part sur le transfert ou la rémanence de figures et de formes du sacré dans l'écriture profane. Elle a créé le groupe de recherche Figures et formes de la spiritualité dans la littérature et les expressions artistiques. Tout particulièrement, elle travaille sur le rapport entre littérature et ritualité : comment la littérature est elle-même un phénomène ritualisé, et comment la littérature française contemporaine rend compte des rites et s'approprie leur efficacité. Elle analyse des rites de parole (l'aveu, la confession, la prière…) ou qui reposent sur l'écriture (le journal intime, la lettre, le testament…), mais aussi des rites de deuil, de séparation, de lutte, d'initiation, etc.
Ses recherches sur les représentations l'ont amenée à prôner le travail en interdisciplinarité. Sa position épistémologique consiste à ne pas atomiser, mais à relier entre eux des aspects du phénomène littéraire habituellement traités isolément : texte, contexte, auteur, lecteur, support matériel du texte. De par sa volonté de réintégrer dans un même ensemble réflexif des paramètres généralement distingués, elle a ainsi replacé la littérature au lieu de confluence entre les représentations mentales collectives reçues en héritage (sources historiques, intertextuelles, artistiques, mais aussi anthropologiques) et les configurations propres au psychisme d'un individu. Étant à l'origine de l'introduction des études sur l'imaginaire littéraire en Belgique, elle a fait converger autour de problématiques fédératrices différentes disciplines des sciences humaines : elle a activé, à partir de 1996, un réseau pluridisciplinaire reliant littérature, histoire, histoire de l'art, théologie, philosophie, psychologie, dans un travail de véritable problématisation interdisciplinaire, et non de simple juxtaposition d'approches disciplinaires.
Sur le plan éditorial, elle a créé la première série de la revue en ligne Interférences littéraires, les Cahiers électroniques de l'Imaginaire et elle dirige avec Paul-Augustin Deproost la collection « Structures et pouvoirs des imaginaires » chez L'Harmattan.
Spécialiste de l'œuvre d'Henry Bauchau, elle gère le fonds Henry Bauchau qui réunit à l'Université catholique de Louvain, à l'initiative de l'écrivain, manuscrits, correspondance et travaux plastiques, sa bibliothèque personnelle et la bibliographie critique. Elle a créé avec Catherine Mayaux (Université de Cergy-Pontoise) la Revue internationale Henry Bauchau. L'Écriture à l'écoute et elle gère le Prix Henry Bauchau.