Pour diffuser leur programme, ils l'ont posté sur Palladin, le BBS qu'Al Kalian administrait.
Pour ce faire, ils ont pris le pseudonyme de Roberto Gahdja, soi-disant Ph.D. au Slac. En effet, le diminutif de Roberto est Bob, ce qui leur a permis de faire du nom qu'ils avaient choisi, « nabob », l'acronyme de « New Archive by Bob » (« nouveau [format d']archive par Bob »). On le retrouve aussi dans l'extension des fichiers compressés, qui est .BOB.
Ce chercheur fictif présentait son programme comme une version bêta .4.01, et prétendait solliciter l'aide de testeurs pour déceler d'éventuels bugs, et recueillir leurs impressions et leurs suggestions.
Le programme était supposé être développé par une firme dénommée µWord Enterprises, Inc.
Ce canular a vu le jour à l'apogée de la guerre des outils et des formats de compression qui avait résulté des poursuites judiciaires intentées en 1988 à l'encontre de Phil Katz par SEA, pour avoir plagié une grande partie de son logiciel ARC en concevant PKARC.
En réponse à la prolifération d'outils qui s'en était suivie, tous vantant la supériorité de leur algorithme de compression sur ceux des concurrents, Tuerke et Kalian ont mis au point NABOB, qui était présenté dans la documentation l'accompagnant comme l'outil de compression ultime (« the *ULTIMATE* in file compression »), plus efficace que tous les autres.
Filant avec ironie la métaphore du marketing des outils de compression de l'époque, dont seule la partie permettant la décompression était distribuée gratuitement, tandis que celle capable de compresser était payante (cf. PKZIP/PKUNZIP, RAR/UNRAR), NABOB était à l'inverse présenté comme un outil ne permettant que de compresser.
Toujours dans cette optique de parodie, le programme est par ailleurs doté d'une interface et d'une syntaxe imitant celles d'ARC, de PKARC, de LHA, et des premières versions de PKZIP. La documentation précise d'ailleurs :
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