Nonylphénol - Définition

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Origine de la contamination environnementale

Les apports de NPE dans l'eau viennent surtout des effluents de stations d’épuration des eaux usées (industrielles, municipales) ou de rejets directs dans les milieux aquatiques. Les particuliers y contribuent via certains shampoings et produits d'entretien rejetés dans les égouts jusqu'aux stations d'épuration (là où elles existent, c'est-à-dire dans les pays riches surtout).

Selon le traitement appliqué, seuls 20 à 80 % des NPE sont éliminés, bien qu'il serait théoriquement possible d'éliminer les NPE jusqu'à 90 %. Le traitement primaire (simple décantation) ne permet que de supprimer la majeure partie des matières en suspension. Les NPE sont alors attaqués par divers microorganismes, qui les métabolisent, d'abord en sous-produits. Les produits intermédiaires et finaux du métabolisme sont plus persistants que les NPE parents. Il faut plusieurs semaines pour les dégrader notamment par le CO2 et par photodégradation. Ils s'en retrouve donc dans l'environnement notamment dans les sols, les boues d'épandage, les eaux souterraines, les rivières et les sédiments. Les NP sont persistants sous conditions anaérobiques (dans les eaux souterraines, les sédiments et les décharges) mais semblent l’être beaucoup moins dans le sol en milieu aérobie (réf 3).

La présence de NP et de NPE dans les sédiments s’expliquent par le fait qu’ils sont adsorbés par des particules qui se déposent ensuite au fond des rivières. Leur adsorption dépend notamment de la teneur en carbone organique total des sédiments. Ainsi, les plantes aquatiques, les poissons et aux organismes entrant en contact avec les sédiments peuvent absorber les NP et NPE qu’ils renferment. Les NP sont connus pour s’accumuler dans les tissus des poissons et d’autres organismes vivants, et suivre un processus de biomagnification dans la chaîne alimentaire. Ils se retrouvent donc dans la chaîne alimentaire dans de nombreux produits tels que la charcuterie, les tomates ou encore les pommes.

Alternatives ?

Dans la plupart de leurs usages, les NPE pourraient être remplacés par des alcools gras éthoxylés. Ces produits de substitutions ne possèdent plus la fonction « phénol » qui explique la toxicité et de l’écotoxicité des nonylphénols. Ils n’auraient donc plus d’effets perturbateurs endocriniens et ne présenteraient aucun autre inconvénient majeur. La plupart des industries pour lesquelles le remplacement des NP-NPE a un faible coût ont déjà effectué cette substitution. Ainsi, en 2001, une réduction de près de 100% de l'utilisation des NP et NPE a été prévue par l'industrie canadienne des pâtes et papiers, pour le 31 décembre 2003 au plus tard. Les usines textiles canadiennes produisant un effluent au-dessus de 30 m3/jour ont pour leur part réduit de 95% leur utilisation de NP-NPE en 2005.
La substitution serait la plus coûteuse dans le secteur du nettoyage industriel, où des produits de substitution commencent à être utilisés, surtout depuis les années 2000. Selon d'autres sources, le secteur du textile dispose d'alternatives possibles à un coût supportable mais ne semble pas chercher à les adopter.

Etudes

En 2004, une étude réalisée en France par Greenpeace portant sur 50 foyers et une école primaire, a permis de mettre en évidence la présence de NP dans certains pyjamas pour enfants, dans des jouets, des produits nettoyants ou encore des peintures alors que depuis 2003, ils sont interdits en Allemagne car le centre de recherche de Jülich a trouvé des restes de Nonylphenol dans des produits alimentaires tels que le chocolat, les pommes et la charcuterie. Ce centre de recherche a également trouvé des traces de NP dans le lait maternel. (réf 2) Toujours selon Greenpeace, plus de 25% des rivières de l’Union Européenne présentent des taux de Nonylphénols ‘régulièrement supérieurs à la ‘concentration à effet nul’.

Au Canada, les concentrations de NP dans les sédiments du bassin des Grands Lacs et du fleuve St-Laurent variaient entre des valeurs inférieures aux niveaux de détection (<0,02 μg/g de poids sec) et 110 μg/g de poids sec. Ces concentrations dépassent la Recommandation Canadienne Provisoire pour la Qualité des Sédiments (RCPQS) qui est de 1.4 mg ET/kg indiquant que des effets nocifs peuvent survenir (réf 3).

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