Original Stories from Real Life - Définition

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Introduction

Marie et Caroline, ou Entretiens d'une institutrice avec ses élèves

La page de lit comme suit : Original Stories, from Real Life; with Conversations, Calculated to Regulate the Affections, and Form the Mind to Truth and Goodness. London: Printed for J. Johnson, No. 72, St. Paul's Church-Yard. M.DCC.LXXVIII. (Histoires originales tirées de la vie réelle ; avec des conversations, calculées pour régler l'affection, et former l'esprit à la vérité et à la bonté).
Page de titre de la première édition des Original Stories (1788).

Original Stories from Real Life; with Conversations Calculated to Regulate the Affections, and Form the Mind to Truth and Goodness (littéralement « Histoires originales tirées de la vie réelle ; avec des conversations, calculées pour régler l'affection, et former l'esprit à la vérité et à la bonté »), traduit en français sous le titre Marie et Caroline, ou Entretiens d'une institutrice avec ses élèves, est le seul ouvrage complet de littérature enfantine de l'écrivain féministe britannique du XVIIIe siècle Mary Wollstonecraft.

Les Original Stories commencent avec un récit-cadre, qui esquisse l'éducation de deux jeunes filles par une enseignante qui leur sert de mère, Mrs Mason, en procédant par une série de contes didactiques. Le livre est publié pour la première fois par Joseph Johnson en 1788 ; une seconde édition, illustrée de gravures de William Blake, sort en 1791 et continue à être imprimée pendant environ un quart de siècle.

Dans cet ouvrage, Mary Wollstonecraft utilise le genre naissant de la littérature enfantine pour promouvoir l'éducation des femmes et une idéologie propre à une classe moyenne émergente. Elle soutient que les femmes peuvent être des adultes rationnelles si on les éduque comme il convient pendant l'enfance (ce n'est pas une croyance bien répandue au XVIIIe siècle) et défend l'idée que l'esprit de la classe moyenne naissante est supérieur à la culture de cour représentée par les contes de fées et aux valeurs de hasard et de chance que l'on trouve dans les livres de colporteurs (les chapbooks) pour les pauvres. En développant sa propre pédagogie, Mary Wollstonecraft répond également aux œuvres des deux plus importants théoriciens de l'éducation du XVIIIe siècle, John Locke et Jean-Jacques Rousseau.

Contexte historique et biographique

La page se lit ainsi : Lessons for Children. Part I. For Children from Two to Three Years Old. London: Printed for J. Johnson, No. 72, St. Paul's Church-Yard. 1801. [Price six Pence.] (Leçons pour les enfants. Première partie. Pour les enfants âgées de deux à trois ans. Londres : Imprimé pour J. Johnson, n° 72, Cimetierre de St Paul. 1801. [Prix six pence.]
Page de titre de Lessons for Children (1778-79), (Leçons pour les enfants) de Anna Laetitia Barbauld.

Comme l'écrit Alan Richardson, un spécialiste de l'époque, l'œuvre de Mary Wollstonecraft montre « un souci vif et essentiel pour l'éducation, tout spécialement l'éducation des filles et des femmes ». Un an avant qu'elle ne publie Original Stories, elle écrit un manuel de conduite (conduct book) (un genre populaire au XVIIIe siècle, proche des livres de développement personnel modernes) intitulé Thoughts on the Education of Daughters (1787), qui décrit la façon d'élever la femme idéale de la classe moyenne. En 1789, elle rassemble dans The Female Speaker (« L'orateur féminin »), des textes destinés à édifier l'esprit des jeunes femmes en les ouvrant à la littérature ; elle prend comme modèle l'anthologie The Speaker (« L'orateur ») de William Enfield, destinée spécifiquement aux hommes. Tout juste un an après, elle traduit Elements of Morality (Moralisches Elementarbuch nebst einer Anleitung zum nützlichen Gebrauch desselben) de Christian Gotthilf Salzmann, un ouvrage pédagogique allemand populaire. Mary Wollstonecraft continue d'écrire sur les questions d'éducation avec son œuvre la plus célèbre, A Vindication of the Rights of Woman (1792), qui défend largement l'éducation des femmes. Elle consacre un chapitre entier à la description d'un système éducatif national — elle envisage une structure mi-publique, mi-privée. Elle s'oppose directement à l'Émile (1762) de Jean-Jacques Rousseau, qui affirme qu'il ne faut pas apprendre aux femmes à raisonner puisqu'elles n'existent que pour la satisfaction des hommes, et que leurs capacités proviennent de l'observation plutôt que de la raison. À sa mort en 1797, elle laisse deux autres ouvrages éducatifs inachevés : Management of Infants, un manuel à l'usage des parents, et Lessons, un livre de lecture inspiré par Lessons for Children (1778–79) d'Anna Laetitia Barbauld.

Mary Wollstonecraft n'était pas la seule à centrer ses écrits révolutionnaires sur l'éducation : comme le note Alan Richardson, « la plupart des intellectuels radicaux et libéraux de l'époque voyaient l'éducation comme la pierre angulaire de tout mouvement de réforme sociale ». L'une des raisons pour lesquelles ils accordent tant d'importance à l'éducation des jeunes esprits est qu'au XVIIIe siècle, la théorie de John Locke est largement répandue. Locke postule qu'un esprit est au départ une « page blanche » ou tabula rasa, sans aucune idée innée, donc que les enfants viennent au monde sans aucune idée préconçue ; toutes les idées qu'ils absorberont dans leur petite enfance affecteront leur développement par la suite. Locke explique ce processus par une théorie dite d'« association des idées » ; les idées que les enfants associent entre elles, par exemple la peur et le noir, sont plus fortes que celles associées par les adultes, si bien que les éducateurs, selon Locke, doivent faire très attention à ce à quoi ils exposent les enfants au début de leur vie.

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