Palais Heian - Définition

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Sources principales

Pierre commémorative dans la salle Daigokuden du palais.

Bien que le palais lui-même ait été complètement détruit, une part importante des informations le concernant a été obtenue par des sources contemporaines. Le palais figure comme décor de nombreux textes littéraires, de fiction ou non, de la période Heian. Ils ont fourni d'importantes informations sur le palais, sur les cérémonies et les fonctions de la cour, mais également sur la vie de tous les jours des courtisans qui y logeaient. On notera par exemple Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu, les Notes de chevet de Sei Shōnagon et les chroniques Eiga Monogatari. De plus, les peintures de certains emaki décrivent des scènes (quelques fois de fictions) ayant eu lieu dans le palais ; le Genji Monogatari Emaki, datant du 1130 en est probablement l'exemple le plus connu. Enfin, on a retrouvé des plans endommagés du palais, datant du Xe siècle et XIIe siècle, montrant la disposition et la fonction des bâtiments du Dairi.

En complément des témoignages littéraires, des fouilles archéologiques, conduites depuis la fin des années 1970, ont mis au jour de nouvelles informations sur le palais. En particulier, on a pu vérifier l'existence et la situation de bâtiments tels que le Buraku-in.

Histoire

L'empereur Kammu (ou Kanmu)

Le palais est la première et la plus importante structure construite dans la nouvelle capitale Heian-kyō, lorsque la cour déménage en 794, sur ordre de l’empereur Kanmu. Cependant, il n’est pas complètement terminé à la date du déménagement : le Daigokuden sera achevé en 795 et le gouvernement en charge de sa construction démantelé seulement en 805.

L’utilisation des grandes enceintes du Chōdō-in et du Buraku-in tombe en désuétude relativement tôt, parallèlement au déclin du Ritsuryō qui est progressivement abandonné. Le centre de gravité du palais se déplace vers le Palais Intérieur (Dairi) et le Shishinden, et plus tard, le Seiryōden remplace le Daigokuden comme lieu de conduite des affaires du gouvernement.

Dans le même temps que les activités se concentrent au sein du Dairi, le Grand Palais est considéré comme dangereux, plus particulièrement la nuit. Une des raisons peut être la prévalence des superstitions de l’époque : la peur des fantômes et des esprits faisaient fuir les bâtiments inhabités et on pensait que le Buraku-in était hanté. De plus, le niveau de sécurité du palais va en diminuant et au début du XIe siècle seule une porte du palais est encore gardée, la porte Yōmeimon à l’est, ce qui entraîne vols et crimes violents dans l’enceinte même du palais.

Le palais ayant été pratiquement entièrement construit en bois, les incendies sont une menace constante. Le Daigokuden fut ainsi reconstruit en 876, 1068 et 1156 malgré son utilisation limitée. Il ne fut en revanche plus reconstruit après le grand incendie de 1177, incendie durant lequel la plus grande partie du Grand Palais fut détruite. De même, le Buraku-in ne fut pas reconstruit après sa destruction par le feu en 1063.

Le Dairi a également été la proie des flammes de nombreuses fois, mais il fut systématiquement reconstruit et utilisé comme résidence impériale officielle jusqu’à la fin du XIIe siècle. Durant les périodes de reconstruction, l’empereur s’installait dans les palais secondaires, les sato-dairi (里内裏?). Ces palais étaient procurés par la puissante famille Fujiwara, qui exerçait le pouvoir politique de facto, notamment à la fin de la période Heian, en offrant des épouses consorts à une succession d’empereurs. C’est ainsi que la résidence des grands-parents maternels de l’empereur usurpe progressivement le rôle de palais résidentiel, bien avant la fin de la période Heian. Après 1086, l’Insei (ou « loi du cloître »), un système de gouvernement mis en place afin que des empereurs officiellement devenus moines bouddhistes et retirés puissent toujours exercer le pouvoir de leur lieu de retraite, diminue encore l’importance du palais.

Après l’incendie de 1177, le complexe du palais d’origine est abandonné et les empereurs s’installent alors dans de plus petits palais en ville (tels les sato-dairi) ou dans des villas au dehors. En 1227, le feu détruit ce qui reste du Dairi, et le Grand Palais est totalement abandonné. En 1334, l’empereur Go-Daigo publie un édit visant à reconstruire le Grand Palais, mais les fonds n’étant pas disponibles, le projet est abandonné. Le Kyōto-Gosho, le palais impérial actuel à Kyoto, est situé à l’ouest de Tsuchimikado Mansion (土御門殿, tsuchimikadodono?), la grande résidence de la famille Fujiwara.

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