Paolo Emilio Taviani (né le 6 novembre 1912 à Gênes - mort le 18 juin 2001 à Rome) est un universitaire (économiste et historien) et un homme politique italien de la seconde moitié du XXe siècle.
Paolo Emilio Taviani a mené une carrière d'homme politique (député, sénateur, ministre de 1953 à 1974 à divers postes, dont l'Intérieur (1962-1968) et les Finances), d'enseignant à l'Université de Gênes (il y enseigne l'économie politique) et d'historien (la communauté internationale le reconnaît comme spécialiste de l'histoire de Christophe Colomb. Il a à ce titre été élu président de la Commission du cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, en Italie. En 1993, il a dirigé la revue Civitas.
De 1931 à 1934 il a été président des Fuci, l'organisation des universitaires catholiques. Antifasciste, il a eu une participation importante à la résistance en Italie. À la fin de la Deuxième Guerre Mondiale Taviani a été un des fondateurs de la Démocratie Chrétienne en Italie et, en 1949, il en a été le secrétaire général pour une brève période.
En 1948, il est élu député et entame sa carrière politique. Il a été plusieurs fois ministre et nommé aux Finances à plusieurs reprises. En 1991, il a été nommé sénateur à vie par le président de la République italienne Francesco Cossiga.
Parallèlement à sa carrière politique Taviani a occupé des fonctions importantes dans l'enseignement, à la faculté d'économie de l'Université de Gênes.
C'est un des spécialistes italiens de l'histoire de Christophe Colomb. Il est un des rares biographes modernes de Colomb à avoir visité tous les lieux où l'Amiral de la Mer Océane est censé avoir séjourné.
Taviani a pris une part importante à la construction de l'Europe. Sa carrière gouvernementale commence en 1951, quand il est nommé sous-secrétaire aux Affaire Étrangères dans le VIe gouvernement De Gasperi. En 1953, il devient Ministre du Commerce étranger et peu après, en novembre 1954, il devient Ministre de la Défense jusqu’en 1957. À ce poste Taviani insiste sur l'importance de l'Union de l'Europe Occidentale (UEO) pour la sécurité militaire du continent européen.
En mars 1957, commentant la signature à Rome des traités instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique, il dresse un bilan des efforts poursuivis sur la voie de l'intégration européenne en insistant notamment sur l'importance des relations transatlantiques et sur le rôle des chrétiens dans l'unification politique de l'Europe.
En 1959-60, il est Ministre du Trésor. De 1962 à 1968, il est ministre à l’Intérieur. Sous le gouvernement Rumor, en 1968, Taviani devient ministre sans portefeuille, chargé du Midi et, en 1969 – sous le second gouvernement Rumor – il est vice-président du Conseil des Ministres. Pendant le 3e gouvernement Rumor, en 1970, il retrouve le Ministère du Midi qu’il conserve pendant le gouvernement Colombo de la même année.
En 1972, il est ministre du Budget et assure en même temps l'intérim du Ministère du Midi. En 1973 et en 1974, il est à nouveau Ministre de l’Intérieur, avant de terminer sa carrière gouvernementale. Adversaire farouche du terrorisme et notamment des Brigate Rosse, il doit faire front à plusieurs attentats meurtriers et même à des kingnapings comme celui du substitut Mario Sossi à Gênes en 1974.
Président de la commission Affaires Étrangères du Sénat de 1979 à 1987. Vice-président du Sénat de 1987 à 1994.
En 1991, il est nommé sénateur a vie.
À la fin de sa vie, Paolo Emilio Taviani, vice- président du Sénat de la République italienne, a remis ses archives personnelles à la Fondation Jean Monnet pour l'Europe. Cette documentation couvrant la période 1950-1958, illustre essentiellement la période de la négociation du « Plan Schuman » et sa mise en marche. Ces archives comportent une importante correspondance.