Philippe Chardin est un écrivain, critique littéraire et universitaire français.
Philippe Chardin, né en 1948 à Paris, est le premier auteur français à avoir été publié par les éditions Jacqueline Chambon (« Souvenirs impies en 1989, « L’Obstination » en 1990 puis à nouveau, chez Jacqueline Chambon associée avec Actes Sud, « Le méchant vieux temps » en 2008) et l'un des premiers écrivains à avoir été publiés par Alain Veinstein dans la collection « Melville » chez Léo Scheer (« Soliloque pour clarinette seule », 2003). Son œuvre d’essayiste s’ouvre quant à elle avec « Le roman de la conscience malheureuse » (Droz, Genève, 1982 ; repris dans la collection « Titre courant » en 1998).
Philippe Chardin, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de Lettres modernes et docteur d’Etat à l’université Paris-Sorbonne, a enseigné la littérature comparée, successivement, en tant qu’assistant à l’université de Poitiers, puis, en tant que professeur, à l’université de Reims (où il a dirigé durant 10 ans le département de Lettres modernes) et à l’université de Tours où il a été nommé professeur de classe exceptionnelle ; il a également été professeur associé à l’université de Cologne en Allemagne et à l’université d’Édimbourg en Écosse.
Dans le domaine de la critique littéraire, Philippe Chardin est spécialiste des littératures européennes en prose de la seconde moitié du XIX° siècle, du XX° siècle et de l’époque contemporaine , en particulier des évocations romanesques de l’avant-guerre de 1914, des romans d’éducation, des représentations littéraires de la jalousie, des « réceptions créatrices » en littérature, notamment autour des œuvres de Gustave Flaubert, de Dostoïevski, de Robert Musil et des écrivains viennois, ainsi que de certains genres ou formes littéraires mixtes. Il s’est également intéressé à l’histoire des idées à la fin du XIX° siècle et au XX° siècle à travers les rapports entre philosophie et littérature, entre littérature et psychanalyse (notamment à partir du roman d’Italo Svevo La conscience de Zeno ) ou entre littérature et politique. Enfin Philippe Chardin, qui co-dirige le séminaire Proust à l’ITEM, s’est orienté, dès son mémoire de maîtrise qui portait sur « Proust et Dostoïevski », vers une série d’approches comparatistes et européennes, de l’œuvre de Marcel Proust, avec de grands écrivains étrangers qui lui sont contemporains comme Robert Musil ou comme Thomas Mann ou de grands prédécesseurs comme Flaubert, comme Tolstoï ou comme Dostoïevski.
Dans le domaine de la fiction, les cinq récits qu’il a publiés se situent à la lisière du roman et d’autres genres littéraires et forment des hybrides originaux : nouvelles en forme de Bildungsroman fragmentaire ( Souvenirs impies ) ; histoire d’un amour et d’une rupture dans laquelle les lettres jouent un grand rôle ( L’Obstination ) ; soliloque autour d’un apprentissage tardif de la clarinette et de souvenirs liés à une liaison avec une jeune cantatrice ( Soliloque pour clarinette seule ) ;satire de l’université française en forme de « roman comique » ( Alma mater, premier roman comique inspiré par l’université française , Séguier) ; bilan mélancolique des vies respectives à travers des retrouvailles d’un week-end entre d’anciens amis de lycée. Tous ses livres se caractérisent par une attention particulière portée à l’écriture et à la langue, par un fort potentiel d’humour noir (en particulier dans la satire de l’université française) et par la récurrence de certains leitmotive proustiens comme ceux de la jalousie ou du « méchant vieux temps ».