Pierre Boulle | |
Nom de naissance | Pierre François Marie Louis Boulle |
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Activité(s) | Romancier |
Naissance | 21 février 1912 Avignon |
Décès | 30 janvier 1994 Paris |
Distinctions | Prix Sainte-Beuve 1952 |
Compléments | |
Grand prix de la nouvelle (Prix littéraire d'Évian 1953) Grand prix de la Société des gens de lettres 1976 |
Pierre Boulle, né le 21 février 1912 à Avignon et décédé le 30 janvier 1994 à Paris, est un écrivain français, ingénieur de formation (Supélec).
Son père, un avocat excentrique, écrit sur le théâtre dans un journal, avant d'épouser la fille du directeur de ce journal, Thérèse, sage et très catholique. Pierre a une grande complicité avec son père. Tous deux adorent la littérature, les livres, la chasse et les jeux. Rien ne trouble l'enfance tranquille que Boulle a passé en famille avec ses sœurs Suzanne et Madeleine, ni même la Première Guerre mondiale. Vers la fin de la guerre, en 1918, il entre au lycée d'Avignon. Soudain, c'est le drame : son père meurt d'une maladie du cœur en 1926. L'adolescent est malgré lui projeté dans le monde adulte. Fini, la chasse, les jeux et même l'amour des livres. Son but désormais est de devenir ingénieur, pour aider sa mère. À 24 ans, Boulle se retrouve dans la forêt tropicale de Malaisie, à 50 kilomètres de Kuala Lumpur, la capitale. Pendant trois ans, il travaillera comme un forcené, loin de l'Europe.
En 1939, la Seconde Guerre mondiale ravage le monde. En 1941, Boulle, qui est toujours en Asie, s'engage dans la Résistance et rejoint la France libre. Muni d'un faux passeport anglais, sous l'identité de Peter John Rule, il part en mission contre les Japonais, alliés des Allemands. En 1942 il est capturé par des militaires français du gouvernement de Vichy qui le condamnent aux travaux forcés à perpétuité. Deux ans plus tard, en 1944, il parvient à s'évader de Saïgon et rejoint la Force 136 du SOE en Asie du Sud-Est à Calcutta.
Après la guerre, lorsqu'il retrouve la France libérée par le général de Gaulle et les Forces françaises libres, on le couvre de médailles pour ses exploits. En 1950, il se décide a écrire des romans, et c'est ainsi qu'il publie un roman d'aventures, Le Pont de la rivière Kwai en 1952 et un roman de science-fiction, La Planète des singes en 1963.
Il meurt le 31 janvier 1994.
William Conrad, son premier roman est publié en 1950. Il avait 38 ans et aucune formation littéraire, mais l'histoire d'agents secrets de Boulle a une aura d'authenticité qui séduit la critique.
Deux des romans de Pierre Boulle connurent une notoriété mondiale, grâce à leurs adaptations cinématographiques : Le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes (1963) et à leur traduction en langue anglaise par Xan Fielding, ancien officier du Special Operations Executive pendant la guerre 1939-45.
Le Pont de la rivière Kwaï a obtenu le Prix Sainte-Beuve en 1952. Inspiré d'une période de sa vie d'engagé dans les FFL, le roman et le film de 1957 de David Lean, ont assuré la célébrité de Pierre Boulle.
La Planète des singes a connu de nombreuses adaptations (téléfilms, cinéma (1967, par Franklin Schaffner et 2001 par Tim Burton), bandes dessinées), aucune d'entre elles n'est vraiment fidèle à l'original. Cette œuvre de science-fiction remet en question la définition de l'humanité.
Le photographe a été adapté au cinéma par Jean-Claude Tramont sous le titre Le point de mire en 1977.
En 1976, pour l'ensemble de son œuvre, Pierre Boulle reçut le Grand Prix de la Société des gens de lettres.
Pierre Boulle fut, avec Jacques Spitz et René Barjavel, le pionnier de la science-fiction française. Dans une histoire écrite en 1949, Une Nuit Interminable, publiée dans le recueil Contes de l'Absurde (1953), Pierre Boulle joue avec les paradoxes temporels, à la manière d'un Barjavel dans Le Voyageur Imprudent, faisant preuve d'un étonnant modernisme. Ce recueil est par ailleurs le premier recueil de nouvelles de science-fiction françaises.
Il est l'un des auteurs français les plus traduits et les plus connus à l'étranger, plus particulièrement aux États-Unis où ses romans connurent un grand succès, dopés par les adaptations cinématographiques du Pont de la rivière Kwaï et de la Planète des Singes. Il fut ainsi l'objet d'une étude littéraire, Pierre Boulle de Lucille Frackman Becker, parue chez Twayne Publishers et jamais traduite en français.
Par exemple, dans la série télévisée dérivée d'X-Files The Lone Gunmen, dans l'épisode Planet of the Frohikes, on trouve le Boulle Behavioral Institute, en hommage à l'auteur de science-fiction français. Par ailleurs, dans l'épisode 4 de la première saison de X-Files (le Diable du New Jersey), un ranger s'appelle Peter Boulle.
Cinq ans après la mort de Pierre Boulle, sa nièce, qu’il avait élevée comme sa propre fille, et son mari découvrirent de nouveaux manuscrits inédits dans les archives de l’auteur. Presque illisibles, il fallut repasser une à une les vingt mille pages découvertes pour les restaurer. À l’issue de ce fastidieux travail, un nouveau roman sortait de l’oubli : L’Archéologue et le Mystère de Néfertiti, probablement écrit entre 1949 et 1951, et désormais paru au Cherche-Midi en 2005, ainsi que des nouvelles inédites ou méconnues, réunies en un recueil : L’Enlèvement de l’Obélisque.