Prasat Phnom Wan - Définition

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Plan

La symétrie de l'enceinte et la relativement bonne conservation rendent le plan aisé à appréhender d'un coup d'œil. Une galerie rectangulaire avec des gopura de même taille au milieu de chacun des quatre côtés et quatre pavillons d'angle entourent la cour. Au centre, le sanctuaire est orienté Ouest-Est, et comprend le garbha-grha, l'antarala et le mandrapa (sanctuaire lui même, corridor et antichambre). Cette localisation centrale, bien qu'elle semble évidente, est en fait assez inhabituelle dans les temples khmers, où les gopuras Nord et Sud sont alignés avec le sanctuaire et sa tour, comme au Prasat Hin Phimai.

La seule note asymétrique est une petite structure carrée au sud du sanctuaire et légèrement décalée vers l'Ouest. Il n'y a pas de "bibliothèque", ce qui semble indiquer que la construction n'est pas complète. A l'origine une douve entourait la totalité de l'enceinte et a été notée par Lunet de Lajonquière dans son relevé, mais on peut difficilement la repérer de nos jours. Et d'ailleurs Etienne Aymonier ne l'a pas identifiée du tout. A l'est du temple se trouve un baray (réservoir) de 300 par 600 mètres, relié au temple par une avenue de 330 mètres ; des photos aériennes montrent plusieurs traces d'un baray à environ 1 kilomètre du temple.

La petite tour

Dans la partie sud-ouest de l'enceinte se trouvent les ruines d'une petite tour faite de briques et de grès. L'absence de sculptures rend la datation difficile, mais la taille importante des briques de la partie inférieure est typique des VIIe-IXe siècles. La forme de la tour et sa position sont similaires à celles de la petite tour dans la cour du Phnom Rung.

Le sanctuaire central

Après avoir passé l’entrée du gopura Est, en se déplaçant sur la droite, on peut voir l’ensemble du sanctuaire central, qui mesure 25 mètres de long. La tour devait se trouver à l’extrémité Ouest, mais le fait que les bâtiments soient en ruine donne l’impression d’un long alignement.

Trois structures composent le sanctuaire, aligné Ouest-Est, et qui se trouve exactement au milieu de l’enceinte. Le garbha-grha est bâti sur un plan carré avec quatre porches. Rattaché au porche Est, un court corridor étroit, l’antarala, mène au mandapa, qui possèdent deux entrées latérales en plus de la porte principale donnant sur le gopura Est.

Le matériau principal utilisé ici et dans l’ensemble du temple est un grès gris pâle, avec un usage occasionnel de grès rouge, comme pour les balustres des fenêtres (voir photo), par exemple. On ignore de quelles carrières furent extraits ces grès, mais l’utilisation de ces deux tons de grès est encore plus évident au temple voisin de Prasat Hin Phimai.

Le plan du sanctuaire montre 6 portes qui selon l’usage typiquement khmer, étaient décorées (pilastres, linteaux, colonnettes, piètements). Les linteaux étaient en général les plus utilisés pour les représentations de scènes religieuses. Aujourd’hui seul le linteau de l’entrée Nord est encore in situ, les autres étant conservés dans les musées nationaux de Phimai et Bangkok.

La comparaison détaillée de centaines de linteaux de temples khmers a permis de les utiliser pour dater les temples (bien que cette technique doive être utilisée avec précaution, les linteaux n’ayant pas toujours été sculptés au moment de la construction des temples, et soient parfois réutilisés). Le linteau en place est de style Baphuon (XIème siècle), style que l’on rencontre fréquemment dans le Nord-est de la Thaïlande. La sculpture n’est pas terminée, ce qui n’est pas exceptionnel dans l’art et l’architecture khmers. Le kâla central et l’arche de nagas ne sont qu’ébauchés (voir photo). Ceci illustre la façon dont les sculpteurs khmers travaillaient, ébauchant d’abord les volumes, et ensuite sculptant les détails zone par zone.

Le dessin du linteau est typique du style du Baphuon : une divinité est assise au-dessus de la tête d’un kâla, dont les bras tiennent les extrémités de guirlandes sortant de sa bouche. L’orientation des feuillages donnent une forte verticalité à l’ensemble. Les pilastres de part et d’autre de la porte sont de la même période, mais la sculpture des colonnettes n’a pas été commencée.

En entrant dans le sanctuaire par la porte arrière (Ouest), on peut voir plusieurs statues de Bouddha (voir photos) qui font toujours l’objet d’un culte ; quelques têtes, bras et mains ont été rajoutés tardivement aux torses ; ils ont été sculptés pour remplacer les parties manquantes. Au-dessus, on peut voir un plafond typiquement khmer en encorbellement (voir photo), qui était habituellement caché par un plafond en bois.

A l’intérieur de la porte Sud se trouve une inscription particulièrement intéressante. C’est la première mention du roi Jayavarman VI dont le règne va de 1080 jusqu’à sa mort en 1107. Il était de la dynastie locale Mahidharapura et bien que les circonstances de son ascension au trône ne soient pas claires (il s’est peut-être emparé du pouvoir), on sait que l’introduction de cette nouvelle lignée de rois a été légitimée avec l’aide d’un prêtre brahmane, Divakarapandita, l'ancien chapelain de Harschvarman III. Il n’est même pas certain que Jayavarman VI ait régné depuis Angkor, peut-être est il resté dans le Nord du royaume. L'inscription ordonne aux prêtre et dignitaires d'entretenir ce temple, appelé Ratnapura et mentionne également pour la première fois Vimayapura, le temple de Phimaï. Un des officiers en charge mentionnés est Rajendravarman, Général de l'Armée du Centre (il est inclus sur le bas-relief reproduisant la célèbre procession de hauts dignitaires sur le mur Sud du temple d'Angkor

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