Le sigle mnémotechnique L'ABCDEF sert à décrire la procédure d'intervention pour les urgences médicales extra-hospitalières. Des différences y apparaissent selon les écoles d'enseignement. Il signifie généralement :
Le sigle ABC a été inventé par Peter Safar en 1957. Le principe de base est que la mort résulte d'une absence d'alimentation du cerveau en dioxygène (anoxie), la priorité en médecine d'urgence et en secourisme est donc d'assurer cette alimentation. Il faut pour cela :
Avec les progrès de la médecine et du matériel médical, il est possible, en cas d'arrêt cardiaque, de délivrer un choc électrique pour tenter de faire repartir le cœur, c'est la défibrillation. Le développement de cette technique, et notamment des défibrillateurs automatiques, a systématisé ce geste, on a donc ajouté le D au sigle.
Les deux derniers points désignent l'approche globale de l'accident et de la victime : gérer l'environnement (les risques et dangers, les intempéries, l'accessibilité…), expliquer à l'entourage, conseiller, consoler, mais aussi recueillir des renseignements.
Ce sigle décrit à la fois la chronologie de l'intervention et le placement des intervenants et du matériel.
Les Anglo-Saxons ont des variantes :
Certains insèrent un « c » minuscule pour indiquer qu'il faut immobiliser la colonne vertébrale (cervical spine), on a donc AcBC.
Si l'on se contente de la partie médicale de l'intervention, l'ordre des points correspond à l'ordre chronologique. Mais dans le cadre global de l'accident ou du malaise, c'est le point E, « environnement », qui vient en premier.
En effet, la première préoccupation est la protection, pour éviter d'avoir d'autres victimes ou que l'état de la victime ne s'aggrave.
Dans un cadre extra-hospitalier, le premier intervenant est un témoin a priori non médecin. Son rôle principal va être de reconnaître la gravité de la situation, d'effectuer la protection et de prévenir les secours. S'il est formé au secourisme, il pourra effectuer les points ABC. La présence d'un défibrillateur accessible au public permet également de réaliser le point D. Si aucun des points n'est à faire (la personne respire et est consciente, elle ne saigne pas), son rôle se limitera à la protection et à l'alerte.
Lorsqu'une équipe de secours arrive sur place, elle recommence les points EABCD, car elle a des connaissances et du matériel supplémentaire (si un défibrillateur à accès public est déjà installé, elle le laisse en place). Si la première équipe est une équipe de secouristes (par exemple des pompiers), une équipe d'aide médicale urgente peut venir en renfort ; elle recommencera les points ABCD avec ses propres connaissances et son propre matériel. De même, à l'arrivée à l'hôpital, l'équipe médicale prenant en charge la victime recommencera les points ABCD avec son matériel complémentaire.
Le point F nécessite qu'une personne se libère pour dialoguer avec l'entourage, mais il se fait aussi tout du long en décrivant ce que l'on fait, les gestes entrepris. L'interrogation des proches et témoins est souvent un point capital de l'intervention (savoir s'il y a d'autres victimes, savoir ce qui s'est passé, avoir des renseignement sur la santé de la victime). La gestion de l'entourage est aussi capitale, car ils peuvent gêner l'action des secours.