La haute qualité environnementale (HQE) est une démarche volontaire, récente et encore émergente. À partir de 1997, elle a fait l’objet d’une première formalisation, susceptible d’évoluer vers une normalisation...
Comme toute démarche de qualité, elle s’appuie sur un processus d’amélioration continue, notamment pour s’adapter aux évolutions techniques, comme aux évolutions de la connaissance et du contexte (dont modifications climatiques attendues).
Il semble nécessaire et urgent de ne plus se limiter à simplement préserver l’existant, car il est déjà très dégradé. Il ne faudrait pas non plus dégrader par des construction l’environnement de qualité là où il subsiste. Comment rembourser à une juste mesure les impacts de l'urbanisation et de la construction ?
Depuis la fin des années 1990, les apports (et les lacunes) des premiers bilans des nombreuses constructions HQE, et plus généralement dites « écologiques », commencent à permettre des critiques constructives.
Un certain nombre d'acteurs ont suggéré que l'approche HQE gagnerait à s'enrichir d'une cible s’intéressant de plus près à la « relation écologique du projet (bâti, infrastructures, non-bâti, fonctionnement..) avec l’environnement ».
Les architectes veillent déjà à préserver - dans une certaine mesure - les arbres et les éléments naturels des sites qu'ils vont occuper et modifier. Mais ils ont plutôt l’habitude de travailler avec des paysagistes que des écologues. De plus, les écoles d'architecture et du paysage n’intègrent l’écologie du paysage dans leur cursus que depuis quelques années seulement, et parfois de manière très limitée.
Ces deux dernières approches (compensatoire, restauratoire) posent des questions complexes, en particulier quant au niveau-objectif de qualité éco-paysagère et donc de biodiversité à rechercher, et quant à l’échéance visée (il faut 300 à 800 ans pour produire un vieux chêne, et d’ici là nous aurons peut-être bouleversé le climat au point de dépasser ses conditions de survie).
L’objectif sous-jacent d’une quinzième cible est donc d’augmenter la capacité du projet à durablement contribuer à améliorer l’environnement, protéger, voire restaurer la biodiversité, dans l’objectif de tendre à rembourser la dette écologique (à effacer son empreinte écologique).
Cette cible sera atteinte à 100 % ;
Par convention on entendra ici par Nature, les endroits où la vie sauvage et ses processus peuvent se manifester de manière significative et spontanée, quelles que soient et quelles qu’aient été les actions de l’Homme.
Aujourd’hui (début 2006), la 1re des 14 cibles de la HQE demande à l’architecte une relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat, en lui proposant 4 sous-cibles :
.. et des exigences minimales :
Ce cadre permet - si l’architecte et le maître d’ouvrage le souhaitent - d’insérer une priorité à la biodiversité, éventuellement fonctionnelle dans leur projet. Mais la 1re cible ne propose ni seuil minimal, ni indicateurs, ni même clairement de « compensation fonctionnelle ».
Sans l’interdire, cette cible n’engage donc pas à une approche compensatoire ou restauratoire.