Pour des raisons intrinsèques à cette cible, en aucun cas, les moyens d’atteindre les 14 cibles déjà « classiques », pas plus que le parti esthétique retenu, ne doivent contredire l’objectif de la quinzième cible qui inclut nécessairement la contribution du projet à restaurer, gérer et protéger la biodiversité. Ceci implique donc de restaurer, gérer ou – si elles existent - protéger les fonctions écopaysagères du projet, avec :
Ces fonctions devant être intégrées
Remarque : Il ne s’agit surtout pas de réaliser artificiellement un coûteux arborétum ni un zoo ou une arche de Noé. Il s’agit simplement d’offrir un réseau d’espaces (d’habitats) retrouvé, reconstruit ou de substitution aux espèces qui devraient être naturellement présentes, au vu du contexte éco-paysager ou de la flore et de la faune potentielles, en veillant à ce que l'architecture soit éco-compatible.
L’objectif à moyen et long terme est celui d’une nature dont le cycle est le plus auto-entretenu possible. Il s’agit donc de durablement restaurer les conditions (dynamiques) d’entretien de la biodiversité, tout en gardant une maîtrise minimale, par exemple sur les eaux pluviales et de ruissellement et sur la végétation jouxtant ou couvrant le bâti.
La construction modifiant peu ou prou, le milieu, cette cible-objectif fera donc appel à ce que les anglo-saxons nomment « mitigation » (« réparation écologique »). L’architecte s’appuiera nécessairement sur le « génie écologique ». Dans cette nouvelle perspective, l'architecte a à utiliser le Vivant comme élément dynamique et fonctionnel de sa construction. Il n'a généralement pas été formé pour cela et doit donc apprendre à collaborer avec un écologue. Or l'écologue n'a pas non plus l'habitude de travailler sur ce type de sujet, et dans les pays francophones, l'enseignement officiel de l'écologie urbaine et de l'écologie du paysage ont pris beaucoup de retard, par rapport aux pays anglosaxons qui bénéficient de cursus et de littérature spécialisés sur le sujet.
Cela implique également d’envisager finement la dimension temporelle de la part environnementale du projet (Si le bâti vertical devient le substrat d’une Nature qui « pousse », comme dans le cas de certaines réalisations de Patrick Blanc, l’architecte doit préparer ou permettre un plan de gestion adapté, sur le court, moyen et long terme).
L’approche pourrait par exemple être de type :
état des lieux et étude d’impact et d’empreinte écologique =>(puis) mesures conservatoires, compensatoires et restauratoires et évaluation =>(puis) mesures rétrocorrectrices
On approche éventuellement aussi l’idée de résilience écologique.
Ces objectifs pourraient être intégré comme sous-objectif de la 1re cible, par exemple sous la dénomination « Relation éco-biologique positive du bâti avec l’environnement » (Ce titre évoque à la fois l’insertion écopaysagère, les fonctions écologiques, qui sont des éléments permettant pour partie d’approcher le remboursement de la dette écologique de l’aménagement et des usagers ou autrement dit : d’effacer l’empreinte écologique de l’aménagement, de son fonctionnement sur toute sa durée de vie).
Mais, pour les raisons évoquées ci dessous, il semble utile de disposer d’une cible plus transversale aux autres..