Quinzième cible HQE - Définition

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Conclusion et perspectives

La matrice paysagère est trop souvent grise-brune, ponctuée de quelques taches de Nature relictuelle. Cette quinzième cible veut contribuer à inverser cette tendance, pour restaurer une matrice de Nature dans la quelle les taches réservées à l’habitat, aux productions et aux réseaux d’infrastructures seront les moins nuisantes et fragmentantes possibles (pour leurs usagers et pour le reste des espèces vivantes).

Il faut aussi pour cela réduire l’effet de fragmentation écopaysagère et la pollution des infrastructures de transport, des villes linéaires, et restaurer un solide maillage écologique (réseau fonctionnel de corridors biologiques).

Les difficultés ne sont pas financières, et la nature a encore de puissantes capacités de cicatrisation. De plus, cette approche permet de considérablement diminuer la contribution, voire l'exposition aux risques naturels et donc les coûts externes. Les difficultés proviennent des habitudes, du manque de compétences en génie écologique, de l'absence de critères d'écoéligibilité, du fait que l’agriculture et l’aménagement du territoire n’intègrent pas encore les besoins de la Biodiversité et du fait que les réservoirs de biodiversité sont de plus en plus rares, petits, éloignés les uns des autres et qu’ils s’appauvrissent. Plus on attend, plus ce sera difficile.

Les règlements d'urbanisme (exemple du plan local d'urbanisme ou PLU en France) commencent, parfois, à prendre ces aspects en compte. Ainsi le PLU de Paris s'appuie non pas sur un nombre minimal de mètres carrés par habitants, mais sur un indicateur nouveau et qualitatif le « Coefficient de biotope », surpondéré dans les cas où un nouveau bâtiment est construit en zone identifiée comme déficitaire en espaces verts. Si le constructeur ne peut répondre à ses obligation de restauration de zones végétalisées, il doit construire des murs et/ou terrasses ou toitures végétalisés.

Enfin, des besoins urgents de réflexion concertée, mais aussi de recherche et développement, de formation et de mise à dispositions d’outils et de guides adaptés à cette cible existent. Les architectes ont maintenant autant besoin de l'aide de spécialistes du comportement des insectes, des oiseaux, des mammifères, des amphibiens, des écosystèmes que de spécialistes de l'hygiène.

Principes généraux de la 15e cible

Comme le montre ce pylône spontanément végétalisé, les processus naturels de colonisations sont nombreux et efficaces (Ici, en Hongrie). l'architecte doit cependant veiller à limiter tout risque, par exemple ici de court-circuit.
Il ne s'agit pas non plus de coûteusement produire une nature artificielle difficile à entretenir
Exemple d'architecture végétalisée à Fukuoka (Japon)

Un premier principe est celui de la complexité inhérente au fonctionnement des écosystèmes, vue comme condition nécessaire à la restauration ou au maintien de la Biodiversité visée par la 15e cible. Plus un milieu est complexe (creux, bosses, zones d’ombre, de soleil, sèches, humides, milieu boisé, strates herbacées, etc.), plus il est susceptible d’accueillir une faune et une flore riches et diversifiées et plus il développera de fonctions écologiques qui deviendront des « services écologiques » si l'architecte a su les prendre en compte comme telles. Le vivant se développe et se différencie en fonction de conditions particulières et souvent nécessaires. C'est pourquoi l'approche HQE cherche à développer l'offre en biotopes (naturels ou de substitution, mais adaptés au contexte local), afin qu’un grand nombre d’espèces puisse y trouver refuge, nourriture, ou simplement utiliser ces biotopes comme corridors biologiques.

Un second principe est celui de l’auto-entretien du milieu. L’écosystème doit pouvoir se stabiliser et se réguler de lui-même ou à faible coûts pour les occupants humains. L'Homme devrait n'y intervenir que le moins possible, ce qui nécessite paradoxalement, étant donné le caractère artificiel de toutes constructions groupées, dans le cadre d’un habitat répondant à la 15e cible HQE, d’établir, dès la construction voire avant elle, un plan de gestion du milieu. Il faut par ailleurs souvent des années, voire des dizaines d’années ou siècles, pour qu’un milieu perturbé par l’homme retrouve un certain équilibre.

Un troisième principe est celui du « remboursement de la dette écologique » du construit, en veillant à ce que la faune ou la flore ne posent toutefois pas de problème de compatibilité avec l'infrastructure construite en question (Ex : risque de court-circuit sur l'image ci-contre), ou ne mettent pas en péril la faune.

Un quatrième principe est celui de la sécurité pour l'Homme. À titre d'exemple, si l'on veut pour des raisons écologiques garder du bois mort dans les espaces « naturels » ou le réintroduire avec des chronoxyles, celui-ci est "mis en sécurité", et surveillé de manière à éviter les accidents, tant que possible.

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