La réécriture (ou récriture) est un modèle de calcul utilisé en informatique, en algèbre, en logique mathématique et en linguistique. Il s’agit de transformer des objets syntaxiques (mots, termes, lambda-termes, programmes, preuves, graphes, …) en appliquant des règles bien précises. Voici quelques exemples classiques d’utilisation de la réécriture :
On peut aussi mentionner des applications très pratiques telles que la gestion des courriers électroniques (dans le logiciel sendmail les entêtes de courrier sont manipulées par des systèmes de réécriture) ou l'optimisation de code dans les compilateurs
Un système de réécriture est un ensemble de règles de réécriture de la forme r → r’. Une telle règle s’applique à l’objet syntaxique t si celui-ci contient une instance du membre gauche r, c’est-à-dire un sous-objet que l’on peut identifier à r. L’objet t se réécrit alors en un nouvel objet t’, obtenu en remplaçant l’instance de r par l’instance du membre droit r’ correspondante. Notation : t → t’.
On va expliciter ce principe général dans chacun des trois cadres classiques de la réécriture.
Une telle règle s’applique au mot t si celui-ci est de la forme urv où u et v sont des mots quelconques (éventuellement vides). Le mot t se réécrit alors en ur’v. Autrement dit, on applique la règle r → r’ dans le contexte formé du préfixe u et du suffixe v. Exemple : pour u = a et v = bc, on obtient aabbc → acaabc.
Une instance du membre gauche est un sous-terme s obtenu en remplaçant les variables de r par des termes quelconques. L’instance correspondante du membre droit s’obtient en remplaçant les variables de r’ par ces même termes. Exemple : (x + 0) · (x + 1) est une instance de x · (y + z) et l’instance correspondante de x · y + x · z est (x + 0) · x + (x + 0) · 1. On a donc (x + 0) · (x + 1) → (x + 0) · x + (x + 0) · 1, et aussi ((x + 0) · (x + 1)) + y → ((x + 0) · x + (x + 0) · 1) + y.
Remarque : si la signature est uniquement constituée de symboles d’opérations unaires, alors chaque règle contient une seule variable, qui apparaît une fois à gauche et une fois à droite. Exemple : a(b(x)) → c(a(a(x))). Ainsi, la réécriture de mots peut être considérée comme un cas particulier de la réécriture de termes.
Le lambda-calcul est à la fois un modèle de la calculabilité, le prototype de tous les langages de programmation fonctionnels, et la version non typée de l’élimination des coupures pour la déduction naturelle. En fait, c’est un cas particulier de réécriture de termes du second ordre. La principale différence avec le cadre précédent est que les termes contiennent des variables liées qui rendent le mécanisme de substitution plus subtil.