En 2006 le Venezuela déclare avoir produit 3,2 millions de barils de pétrole par jour (bpj) au cours de l’année 2005 . Ces chiffres sont en contradiction avec ceux publiés par l’AIE ainsi que par l’ASPO (Association for the Study of Peak Oil and Gas).
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C’est que les chiffres de l’AIE ne prennent en compte que le pétrole dit « conventionnel » à l’exclusion du pétrole lourd ou extra-lourd, et que le Venezuela a produit (avec la participation de plusieurs sociétés pétrolières étrangères) plus ou moins 600.000 bpj de pétrole lourd de la ceinture de l'Orénoque et que si on additionne 2,6 et 0,6 on obtient le chiffre de production en bpj déclaré par le Venezuela.
Mais très curieusement l’AIE inclut le pétrole extra-lourd dans les chiffres du Canada, alors qu’à l’inverse du pétrole extra-lourd vénézuélien (liquide), les hydrocarbures des sables de l’Athabasca canadien (oil sands) contiennent des hydrocarbures solides à l’état naturel (bitume), ce qui complique beaucoup son extraction, pourtant effective, et rend ce pétrole plus coûteux. Le pétrole extra-lourd vénézuélien est liquide à l'état naturel et n'est donc pas du bitume. Y aurait-il deux poids et deux mesures au sein de l’AIE ? Ceci serait assez inquiétant pour la fiabilité de leurs chiffres et compliquerait la tâche de ceux qui essaient de prévoir la venue (inévitable) d’un pic pétrolier.
Disons qu’il semble que d’une part des motivations politiques ont joué. L’AIE est un organisme américain dépendant du gouvernement américain et le Venezuela est loin d’être en odeur de sainteté à Washington. Le fait d’ignorer la réalité des énormes réserves vénézuéliennes avait pour conséquence d’empêcher ce dernier d’accéder à des quotas de l’OPEP supérieurs, donc de gagner plus de dollars. D’autre part l’absence de certification des réserves vénézuéliennes rendait formellement possible pareille occultation, en lui fournissant un motif.
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Il n’y a par contre aucune explication claire au sujet des chiffres ultra-bas de l’ASPO.
À l'opposé des chiffres des réserves vénézuéliennes publiés par l'EIA (77,2 milliards de barils en janvier 2005) correspondant à celles publiées par l' OPEP ( 78 milliards ), le Venezuela déclare des réserves colossales de 315 milliards de barils, dont 235 situés dans la ceinture de l'Orénoque, soit au total près de 44 milliards de tonnes ou plus ou moins 20 % des réserves mondiales. Ceci ferait du Venezuela le pays possédant les plus grosses réserves mondiales de pétrole bien avant l'Arabie saoudite !
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Enfin, fin 2009, des estimations étatsuniennes faisaient état de 1360 milliards de barils de pétrole contenus dans le sous-sol du pays, dont 513 milliards techniquement exploitables (un peu plus de 70 milliards de tonnes), soit plus du tiers des réserves de pétrole de la planète.
Aux dernières nouvelles, l'EIA aurait accepté d'inclure le pétrole lourd vénézuélien dans les chiffres de production publiés, ce qui, si cela se confirme, devrait se traduire dans ses prochaines publications et introduirait un élément de clarification dans ces points de vue contradictoires, ceci en faveur de la thèse vénézuélienne.
Reste à voir si elle va aussi considérer ce pétrole lourd de la ceinture de l'Orénoque comme faisant partie des réserves prouvées, comme elle l'a fait depuis longtemps pour les réserves canadiennes.